BANGUI, Centrafrique – C’est acté. François Bozizé l’ex président centrafricain, après avoir évacué les membres de sa famille vers Paris, semble-t-il, se serait réfugié tout d’abord, au sein de l’ambassade sud africaine à Bangui et aurait ensuite été exfiltré vers une destination inconnue mais, personne n’a des preuves. Toujours est-il que la capitale centrafricaine -Bangui la coquette-, vit dans un calme relatif. Il y aurait eu des combats sporadiques mais, les éléments de la Garde républicaine n’aurait pas combattu. Alors que Paris a demandé samedi 23 mars « une réunion d’urgence du conseil de sécurité des nations unies » compte-tenu de l’évolution de la situation en Centrafrique, il faut s’interroger sur ses réelles intentions. Les troupes françaises sur place n’ont que sécurisé l’aéroport et leurs ressortissants.
Lorsque la coalition Séléka entra dans Bangui, la capitale centrafricaine était plongée dans le noir. Il est vrai que les problèmes d’électricité sont récurrents dans l’ensemble du pays, et les délestages sont quasi-quotidiens. Néanmoins, pour la journée d’hier, ce délestage serait volontaire. Ce serait, selon certains observateurs, la dernière voltige du pouvoir, pour mieux s’enfuir. Dans tous les quartiers de la capitale, du PK12 au Km5, en passant par Lakouanga et les divers Sika, les témoins affirment qu’une grande partie de la population dans ces quartiers les accueillent en libérateurs.
Il y a vacance de pouvoir. De ce fait, l’actuel Premier ministre Nicolas Tiangaye, figure de l’opposition au président François Bozizé et issu du Gouvernement de transition, suite aux accords, a lancé un ultime appel à négocier «pour éviter un bain de sang» dans la capitale centrafricaine. Les rebelles de la coalition Séléka ont refusé de négocier avec Bozizé. Et pour cause. Ne comptant que sur ses voisins, la France l’ayant abandonné, François Bozizé hélas, n’a jamais respecté un seul accord. De sa vision autocrate du pouvoir, incapable d’entendre raison, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.
Intégrer des éléments de la coalition Séléka et libérer des prisonniers politiques lui était insupportable. Il paye cette forfaiture au prix lourd, alors qu’il était prévu qu’il reste au pouvoir jusqu’en 2016. A malin, malin et demi, d’autant plus que, la force militaire, il ne l’a plus depuis belle lurette. Alors, de penser qu’il pouvait se maintenir au pouvoir par la ruse, c’était croire que les autres avaient de QI d’huître.
La rébellion centrafricaine du Séléka est donc dans la capitale centrafricaine, et aurait déjà pris position dans tous les secteurs de la ville. Les Français demandent à leurs ressortissants de rester chez eux. Ce dimanche sera un grand jour pour beaucoup de Centrafricains. Le président François Bozizé a mal joué sa symphonie…