La plénière à l’Assemblée nationale d’hier jeudi n’a pu finalement se tenir à cause du désaccord entre le président de l’Institution, Issiaka SIDIBE, et certains de ses collègues députés. Ces derniers, refusant de siéger et de participer aux plénières, mettent en cause de la gestion unilatérale notamment de l’Assemblée nationale par leur président. Des députés sont désormais déterminés à aller jusqu’au bout. Alors de quoi s’agit-il réellement ? Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, nous avons approché certains délégués qui nous en disent davantage sur la question.

Peu avant 10 heures, hier, un jour de plénière à l’Assemblée nationale, la cour de l’institution de Bagadadji était très calme, les quelques délégués réguliers aux plénières se faisaient discrets dans la cour de l’hémicycle. La Salle Aoua KEITA, qui abrite les plénières depuis les travaux d’extension et de rénovation de la grande salle de session, était entièrement vide.
Bizarrement, apprend-on, que le président Issiaka SIDIBE et ses pairs étaient en réunion de crise quelque part, parce que des députés ont décidé de ne plus siéger à fortiori de participer aux plénières de l’Assemblée nationale, sous sa présidence. Cette réunion a duré plusieurs heures et était réservée seulement à un groupe restreint de députés, indique-t-on.
Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, des représentants du peuple nous expliquent l’origine de la grogne par le fait que le président Issiaka SIDIBE fait une gestion unilatérale de l’Institution, sans aucune concertation et considération à l’endroit des autres députés.
« Il veut que tout se limite à lui, que toutes les activités et actions soient centralisées à son niveau. Il régente l’Assemble nationale comme il veut. Il veut s’imposer à tous les niveaux. Les services ont été créés pour exécuter des tâches et missions qui leur sont confiées. Mais avec tout cela, M. le super président veut qu’il soit au centre de tout », nous a indiqué un interlocuteur qui a voulu requérir l’anonymat.
Cette situation, dit-il, est inadmissible et inacceptable, avant de rappeler que pendant longtemps, les députés ont voulu laver les linges sales à la maison, concernant cette affaire. Mais c’était sans compter sur la réticence du président.
Les députés, nous a-t-on indiqué, sont décidés à se battre afin que les choses changent pour de bon et pour l’image de notre Assemblée nationale.
De même, il est reproché au président Issiaka SIDIBE son autoritarisme et son peu de respect vis-à-vis de ses homologues députés délégués de l’Assemblée nationale.
Le tout se passe, dit-on, sur fond de rétention volontaire de l’information, le non-partage de pouvoir et de certains avantages liés à la fonction du député.
La goutte d’eau qui a débordé fait déborder le vase, indique-t-on dans les coulisses de l’hémicycle, est la décision de l’honorable Issiaka de renvoyer le Directeur financier et administratif de l’Assemblée nationale pour les faire remplacer des personnes de son entourage. Pire, Issiaka Sidibé est soupçonné de vouloir débarquer l’honorable Mamadou DIARRASSOUBA de son poste de questeur dès la rentrée parlementaire d’octobre prochain.
Par ces actes, le président de l’Assemblée nationale est censé renforcer sa gestion unilatérale et familiale sur l’Assemblée nationale.
Au moment où nous mettions sous presse, aucune information ne filtrait sur les conclusions de cette réunion entre le président Issiaka de l’Assemblée nationale et certains de ses collègues sur la gestion du parlement.

Par Sikou BAH

Source: info-matin