70 morts, 4 blessés et 271 disparus, c’est le bilan provisoire des Maliens victimes de la bousculade à la Mecque. Des chiffres communiqués récemment par le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Oumar Hass Diallo, de retour d’Arabie Saoudite. Mais du côté des familles de pèlerins disparus, c’est la colère, l’indignation et le tâtonnement face à ce qui apparait comme une incapacité du gouvernement à leur donner la vraie information.
Selon le ministre des Affaires religieuses et du Culte, le Mali déplore pour le moment 70 morts, 4 blessés et 271 disparus. Thierno Amadou Oumar Hass Diallo a expliqué que « la lenteur de l’obtention d’un bilan officiel est due à la procédure d’identification saoudienne. L’identification d’un seul corps prend au moins 7 à 8 heures de temps.Personne ne peut dire le chiffre exact de cette tragédie ».
Le ministre Diallo d’ajouter qu’il a visité les différentes morgues et les 14 grands hôpitaux en Arabie Saoudite. «J’ai vu des choses incroyables, des tas humains, des camions contenant des morts, des gens calcinés, difficiles à identifier. C’était vraiment terrible », a-t-il déclaré.
Quid des 271 Maliens disparus ? Le ministre n’a pas d’informations claires à donner à leurs parents. Ce qui participe à agrandir leur colère et indignation. Les parents des disparus se demandent comment plus de 200 personnes peuvent disparaître sans trace. Surtout que les autres pays ont pu le faire pour leurs victimes.
En tout cas Aboubacar Kourechi, un des parents de ces disparus, est très en colère : « Nous, ce que nous souhaitons vraiment c’est que la vérité soit dite. Que les choses soient bien éclaircies. Qu’est-ce qu’ils appellent disparu ? C’est quoi la disparition ? Est-ce qu’on peut disparaître comme ça, sans trace ? Alors que les autres pays ont, peut-être, la preuve de toutes leurs victimes et de tous leurs blessés. Et chez nous ici, nous avons deux cents et quelques disparus. Est-ce qu’on peut rester comme ça en disant qu’ils sont disparus. Il faut que les autorités travaillent, qu’ils cherchent à comprendre ce qui ne va pas. Où sont les citoyens maliens soi-disant disparus ? Les Iraniens ont tout fait, ils ont durcit le ton, ils ont crié, ils ont eu les preuves de toutes leurs personnes mortes. Les Marocains, tout le monde a ses preuves. Mais nous, on est en train de dire disparu, disparu. On ne peut pas rester comme ça, les mains croisées, soi-disant qu’ils sont disparus. Je sais qu’ils sont en train de travailler, parce que le ministre était en Arabie Saoudite. Mais qu’il fasse encore mieux que ça. Que le président s’implique pour éclaircir ce dossier ».
Le lundi 5 octobre 2015, les parents des disparus ont tenu une Assemblée générale à la Bourse du travail au terme de laquelle ils se sont rendus au ministère des Affaires religieuses et du Culte, pour exprimer leur préoccupation face à la situation. Le ministre Diallo les a rassurés que son département ainsi que toutes les autorités concernées sont en train de fournir des efforts dans ce sens et que le directeur de la mission du Hadj sera à Bamako ce même lundi soir. Il a promis que toutes les listes seront publiées et seront à la disposition des parents des victimes.
Le ministre a promis de donner des instructions nécessaires au directeur de la Maison du Hadj pour ce faire. Mais jusque-là, aucune liste n’est encore disponible. C’est pourquoi les parents des victimes ont prévu de rencontrer ce jeudi 8 octobre 2015, le directeur de la Maison du Hadj dans ses locaux à partir de 9 heures. Il s’agit d’augmenter la pression sur les autorités pour bénéficier du droit à l’information.
