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Boulevard de l’indépendance : La reconnaissance de Bamako aux marcheurs panafricains

Pour saluer et remercier les autorités maliennes pour leurs courages et déterminations à libérer le Mali et par ricochet toute l’Afrique du joug français, 36 fils idéologiques du Sénégalais Cheikh Anta Diop ont fait le trajet Dakar-Bamako. A pieds, les marcheurs panafricains dont 6 femmes ont fait 1360 km pour être reçus dans la capitale malienne. Pour alors leur réserver un accueil chaleureux, le colonel Assimi Goita a, via le PM Maiga et plusieurs membres du Gouvernement, tenu une gigantesque cérémonie au boulevard de l’indépendance de Bamako, ce mardi 29 mars 2022.   

Du jamais vu dans l’histoire de transition au Mali. Ils sont près de 40 panafricains à avoir souverainement décidé de se mouvoir de Dakar, au Sénégal,  jusqu’à Bamako, au Mali, pour témoigner leur soutien et estime aux autorités de la transition. Les efforts fournis par les mâcheurs n’ont pas été vains. Cela, pour simple raison qu’ils ont été accueillis en héros par les Maliens, partout où ils sont passés, avant leur arrivée à cette destination. Au boulevard de l’indépendance, des médailles ont été remises par les autorités maliennes à chacun des marcheurs. Les Maliens venus en nombre important n’ont pas manqué d’occasion pour des manifestations de joie, des ovations et gestes fraternels à l’égard des panafricains. Aussi, faudra-t-il le rappeler, la tenue de la cérémonie a nécessité la présence de plusieurs membres du Gouvernement, des leaders politiques et d’association passant par les membres  du conseil national de transition(CNT).Parmi lesquels membres figuraient les ministres Ibrahim Ikassa Maiga, Diemination Sangaré, la ministre Mme Wadidié Founé Samaké….De façon symbolique, le drapeau de l’Afrique et une attestation a été remise, à cette occasion, aux autorités de la transition par ces marcheurs, suite à plus d’un(1) mois de marches à pieds pour être à Bamako, la capitale malienne. La cérémonie d’envergure a été également émaillée par des prestations artistiques. Pour l’honorable Mohamadine, président du mouvement de l’inclusivité, le Mali est une terre bénie d’Allah. Selon lui, ce message lancé par les marcheurs  reste très fort pour les autres peuples de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et d’autres pays. À ses dires, la seule chose ayant manqué aux Maliens est le fait qu’ils n’avaient pas  cru en eux-mêmes. En clair, l’honorable précise que la souveraineté appartient aux Maliens  qui l’exercent comme ils le voudront. Le membre du CNT estime que la France a voulu semer en  ce que l’on appelle « le mal vivre et  mal être » dans certains pays. Un système dont les nouvelles autorités maliennes semblent être  prêtes à mettre un terme, suivant ses mots. Ce geste des panafricanistes Sénégalais rassure que la transition est sur la bonne voie, scandait Bassaro Sylla, représentant du Franco-béninois Kemi Seba au Mali. Dans une déclaration lue au boulevard, le porte-parole des marcheurs annonce qu’un groupe de jeunes ont pris la décision historique de faire le trajet Dakar-Bamako, le 16 février 2022.Une décision qui, indiquent les marcheurs,  fait suite à la prise des sanctions illégales et illégitimes des chefs d’Etat et de Gouvernement de la  CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali. Dans ladite déclaration, les marcheurs ont tenu  à rappeler que le Mali et le Sénégal sont, de par leur parcours historique et espace géographique, liés.

« Le Mali et le Sénégal sont un  même peuple ayant les mêmes ancêtres. Notre présence parmi nos sœurs et frères en terre africaine du Mali signifie que la résistance doit d’abord être culturelle. C’est pour cela que Cheick Anta Diop lançait ceci à la jeunesse africaine : formez-vous, armez-vous jusqu’aux dents,  et arrachez votre patrimoine culturel », indique-t-on dans le discours des marcheurs. Parmi les nombreuses batailles à mener en Afrique, les panafricanistes estiment que celle du Mali est la plus noble à mener aujourd’hui. Cela, par la simple raison que le Mali fait face à pas mal de pressions nationales et internationales qui lui sont imposées. Aujourd’hui en Afrique, et singulièrement dans l’ex-empire colonial,  quel genre de batille peut être plus important, plus riche et noble que le Mali ? S’interrogent les marcheurs. « Voilà pourquoi nous sommes venus témoigner notre solidarité et soutien  au peuple frère malien en lutte sous la direction du Président Assimi Goita », ont-ils ajouté. Aussi, les marcheurs considèrent que les sanctions de la CEDEAO sont injustes et inhumaines. Et de confier : « Nous ne permettrons jamais que la déstabilisation du Mali arrive. La marche Dakar-Bamako déclare être prête à soutenir tous  pays agressés injustement. Nous sommes désormais les marcheurs de l’unité africaine ».De son côté, le PM Choguel Kokalla Maiga rapporte que le président de la transition, le colonel Assimi Goita a pris énormément de risques, avec la position actuelle du pays. « Nous avons pris de risques énormes, mais nous savons que nous pouvons être compris par notre peuple et celui d’autres pays. Le Président a pris un grand risque, mais il l’a fait parce qu’il a la confiance du peuple et la légitimité politique », souligne le PM. Le geste des marcheurs sous-entend, suivant lui, que c’est la jeunesse du Mali et de toute l’Afrique qui va bâtir le continent. Sans relâche, Choguel ne s’arrêtait pas de remercier les panafricains pour leurs efforts et encouragements. Transmettant e message du colonel Goita, le chef du Gouvernement rassure que ce geste endette le Gouvernement de la transition. Il l’endette parce que ledit geste oblige les autorités à ne pas décevoir les Maliens et les marcheurs panafricains.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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