Neuf corps de mort-nés dont 3, tout frais, ont été découverts le 26 septembre dernier dans la fosse septique de la morgue du centre de santé de référence (CSREf) de Bougouni. La découverte a suscité une vive émotion dans la capitale du Banimonotié.
Le préfet du Cercle de Bougouni, Ousmane Christian Diarra a convoqué un comité local de sécurité, comprenant le président du conseil de Cercle, le procureur de la République, le maire de la commune urbaine de Bougouni, pour constater les faits au cimetière où les corps avaient déjà été inhumés. Une réunion élargie au personnel du centre de santé de référence a été immédiatement organisé dans le bureau du préfet. Au cours de la rencontre, l’on a appris qu’un groupe de personnes âgées avait initié une quête pour récolter des fonds afin d’équiper et rénover la deuxième morgue du centre de santé qui se trouvait dans un état de délabrement avancé depuis longtemps. A l’occasion des travaux de réhabilitation de cette morgue, il fallait soulever une dalle de la fosse septique pour pouvoir poursuivre les travaux. C’est alors qu’il y a eu cette découverte macabre des corps.
Le préfet a aussitôt ordonné l’ouverture d’une enquête. Plusieurs personnes ont été entendues à la police. Il s’agit de Tia Magassa, gynécologue et responsable du bloc maternité, Mme Coulibaly Safiatou Traoré, sage-femme maîtresse, Youssouf Coulibaly, chef du personnel, Siné Mory Konaté, ophtalmologue et secrétaire général du syndicat de la santé, et bien sûr les deux gardiens de la morgue. Ceux-ci ont reconnu qu’ils recevaient les corps des mort-nés des mains des parents qui leur demandaient d’inhumer leurs mort-nés arguant qu’ils venaient de très loin et qu’ils ne pouvaient retourner chez eux avec le corps. Les vigiles promettaient alors de faire le boulot contre une somme forfaitaire de 3 000 Fcfa.
Mais dès que les parents endeuillés tournaient le dos, les gardiens se contentaient de jeter les corps dans la fosse septique de la morgue. Les deux gardiens ont été mis aux arrêts et présentés au procureur de la République qui les a mis sous mandat de dépôt pour profanation de cadavres. Les deux vigiles méditent sur les conséquences de leur cupidité à la maison d’arrêt de Bougouni.
M. S. MAIGA
Amap-Bougouni
Source: essor