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Boubacar Alpha Ba, Ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation : Existe-t-il une morale en politique ?

Ce n’est pas l’Adema-Pasj qui a remis son CV au président IBK, car à la tête d’une virulente dissidence au sein des abeilles, il avait demandé et obtenu de ses ouailles, le refus (presque) catégorique de soutenir la candidature d’IBK à la dernière élection présidentielle. Et pourtant, ce grand républicain s’est bien acquitté de ses devoirs civiques de citoyen, mais en faveur de quel candidat ? Mystère. Comme quoi en politique (…). Mais sur un plan purement prosaïque, comment pourra-t-il réussir sa noble et importante mission (la réussite du dialogue politique national inclusif) sans le soutien réel, franc et sincère de sa propre famille politique? Rien n’est moins sûr.

C’est, dit-on, au nom d’une amitié vieille de plus de cinquante ans que l’un des cadres vétérans de l’Adema-PASJ, en la personne de Boubacar Ba dit Bill, s’est donc vu confier (grâce, dit-on, à une ultime sollicitude du président guinéen, Alpha Condé), dans le nouveau gouvernement du Dr Boubou Cissé (le premier des ministres !), le portefeuille de ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Une promotion faite à un vieil ami de 78 ans ou simple cadeau empoisonné ?
En tous les cas, les esprits malins se perdent déjà en conjectures, sur cette ultime faveur accordée à celui qui entretient une « amitié historique » avec IBK, née sur les bords de la Seine ou du Trocadero au rythme d’une vie trépidante «d’Etudiant Noir» à Paris, faite de bric et de broc et nourrie surtout d’idées cryptocommunistes orageusement anticolonialistes. Ironie de l’histoire, car tous ces « Africains noirs » qui guerroyaient naguère contre l’ogre impérialiste sont devenus (une fois le pouvoir politique conquis dans leurs propres pays) de vils « fossoyeurs » de leurs propres nations aussi pires et impitoyables que les anciens coloniaux. Mais ça c’est une autre histoire….
Une amitié politique de longue date ? Bien sûr que non !
La question divise naturellement les historiens locaux car certains se souviennent que, lors des élections communales de 1997, Boubacar Ba dit Bill, tête de liste du parti des abeilles, fut élu maire de la commune V. C’est une épopée particulière de l’histoire politique récente de notre pays, marquée par la violente crise du COPPO, ou des grands partis de l’époque (CNID FYT, MPR) avaient déserté le champ politique. Pour faire court, au bout de trois mois seulement d’exercice de son mandat, le grand et élégant BILL sera chassé sans ménagement par le tandem Alpha-IBK, à la suite d’une grosse combine politicienne dirigée par Harimakan Keita, figure de proue de l’Association complotiste : AIDC (Bougoussoni). Pour la petite parenthèse, Bill avait eu comme 1er adjoint, notre ami Ibrahim lancény Coulibaly, un brillant intellectuel formé en ex-URSS. Chemin faisant, Il prendra une copieuse revanche sur le cours des choses en y devenant quelques années plus-tard député Adema en CV.
Le conseil communal ainsi dissous, de nouvelles élections communales furent organisées au terme desquelles Bill sera remplacé par Dieudonné Zallé, élu Maire grâce à une alliance politique de plusieurs partis politiques, dont le PDR dirigé alors par un grand stratège politique, en la personne de Kalilou Samaké. Ce ne fut guère surprenant de voir le poste de 2e adjoint chargé du foncier échoir entre les mains de son épouse, Mme Samaké Salimata M’Bodge, une ancienne cadre politique de ce parti qui fusionna par la suite avec l’URD.
Les douloureuses péripéties qui ont entrainé le départ d’IBK de la primature et son remplacement (presque) au pied levé par Mandé Sidibé sont largement connues d’une bonne partie de l’opinion, car ce sont elles qui ont surtout permis (à quelque chose, malheur est bon) d’enraciner entièrement le «mythe IBK» dans la tête de milliers de ses concitoyens. De retour à Bamako, après six mois d’errements à Abidjan et Libreville, IBK et les rares camarades politiques (de vrais candidats au suicide politique, disait-on) qui crurent néanmoins en son «étoile» créeront, plus tard, le parti «Le Rassemblement Pour le Mali » (RPM).
Mais où était alors Boubacar Ba dit BILL, considéré par ses proches comme étant son meilleur ami de tous les temps ? Car celui-ci, très prudent et surtout beau joueur, n’a jamais accepté de quitter « l’Adema et ses honneurs, l’Adema et ses privilèges », dont il est depuis de nombreuses années l’inamovible Secrétaire général de la section en CV.
Ce poste hautement stratégique lui a toujours permis de renouveler ses mandats auprès des populations de la commune V. C’est pour cette même raison que des voix légitimes se sont indignées (à tort ou à raison), pour mettre fin à cette interminable hégémonie, cette « rente de situation viagère » (pour être plus exact) qui aura duré plus d’une trentaine d’années.
Une nouvelle section sortie des entrailles de la première est désormais dirigée par une autre figure populaire du parti, Mme Katilé Hadiaratou Sène, 2e adjointe au maire de la CV. Lors de la présidentielle, elle a été la coordinatrice de la plateforme : Ensemble pour le Mali (EPM) et désignée également par la Direction politique des Abeilles comme sa candidate en CV aux législatives qui ont été reportées.
Association des municipalités du Mali : un sinistre bilan
Après dix ans de disette, Boubacar Ba dit Bill revint encore en force, lors des élections communales d’Avril 2009, pour redevenir le nouveau maire de la CV, grâce à une alliance Adema-MPR-RPM. Cerise sur le gâteau, il va même réussir la «prouesse», à cause notamment d’une «compromission» fortement remarquée du Maire du district, Adama Sangaré, à prendre les commandes de l’Association des municipalités du Mali (AMM), au détriment de Kader Sidibé, dont le mandat était arrivé à terme.
Il ne quittera plus ce juteux poste (les voyages internationaux et les honneurs) jusqu’à sa nomination récente au poste de ministre de la Décentralisation. Ne vous hasardez surtout pas à arpenter les couloirs de l’AMM pour connaître la réalité de son sinistre bilan à la tête de cette institution transformée par ses soins en un délicieux portefeuille des affaires étrangères (bis).
Mais qu’est ce qui faisait toujours courir ce «toubib», hors des frontières maliennes ? Ses amis les plus proches en donnent pourtant leur petite explication, mais bon …. Bill sans l’Adema ou l’Adema sans Bill.
A suivre…
Bacary Camara

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