La chasse aux animaux sauvages va très prochainement être légalisée au Botswana, un pays africain qui s’était pourtant engagé en faveur de la sauvegarde de sa faune et de sa flore, ces dernières années.
La nouvelle a été accueillie avec stupéfaction chez les défenseurs de la cause animale. Le Botswana a fait part ce jeudi de son intention de légaliser la chasse aux animaux sauvages sur son territoire, où vit notamment la plus grande population d’éléphants d’Afrique.
Le gouvernement devrait ainsi suivre les recommandations d’un comité qui avait été nommé au préalable afin d’étudier l’éventualité d’autoriser de nouveau cette chasse, pourtant interdite depuis près de 5 ans.
Dans son rapport, le comité – dirigé par le ministre du développement rural, Frans van der Westhuizen – a ainsi recommandé « la levée de l’interdiction de la chasse » ainsi que « l’introduction de l’abattage régulier mais limité d’éléphants ».
Ces deux propositions, pour le moins controversées, devront toutefois être débattues par les membres du gouvernement avant d’être entérinées.
« Si besoin est, nous donnerons l’occasion au Parlement » d’en débattre a par ailleurs précisé Mokgweetsi Masisi, le néo-président de cet État africain d’à peine 2,2 millions d’habitants.
Légaliser la chasse pour… « promouvoir la conservation des animaux »
Le débat quant à la légalisation de la chasse avait été relancé en 2018 dans la foulée de la démission de l’ex-président Seretse Ian Khama, dont les deux mandats consécutifs avaient été marqués par une volonté de préserver la faune sauvage du pays.
C’est à l’initiative de ce grand défenseur de la nature et de l’environnement qu’avait notamment été interdite la chasse commerciale d’animaux sauvages et menacés, en 2014. Un tel retour en arrière marque donc une rupture avec les efforts consentis jusqu’à présent par le pays.
Afin de justifier une telle légalisation, le rapport estime paradoxalement que cette dernière permettrait de « promouvoir la conservation des animaux » car, selon lui, « quand les communautés prennent conscience (…) des revenus générés par les ressources de la faune, elles protègent la nature ».
« Quel désastre (…) c’est fou ! »
Une mesure et des justifications qui ont évidemment fait bondir les défenseurs des animaux. Très impliqué dans la protection de la faune sauvage, l’homme d’affaires Dex Kotze a ainsi fait part de sa colère à nos confrères de l’AFP.
« Quel désastre ! (…) Le Botswana compte 2 millions d’habitants et son économie dépend des diamants et du tourisme, (la légalisation) pourrait faire des dégâts importants dans l’industrie touristique du Botswana. C’est fou ! », s’est-il indigné.
Situé au sud du continent, coincé entre la Namibie, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, le Botswana compte la plus importante population africaine d’éléphants sauvages, laquelle était estimée à 135 000 animaux en 2015.
La présence en masse de ces pachydermes attire fatalement les amateurs de safaris, pratique devenue peu à peu l’une des sources de revenus principales du secteur touristique.
Source: Africactu.com