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Bonne gouvernance démocratique : IBK à la quête impossible du Graal

Lorsqu’il prêtait serment après sa victoire historique sur son rival Soumaïla Cissé au second tour de la présidentielle en 2013, Ibrahim Boubacar Keita savait , bien sûr, que sa tâche de stabiliser et de reconstruire le Mali ne serait pas aisée, mais il ne s’attendait pas à autant de problèmes et de difficultés à priori aussi insurmontables les uns que les autres. Qu’il s’agisse de la crise du nord dont il avait fait de la résolution le thème central de sa campagne, que de la lutte contre l’impunité et la corruption ou des chantiers du développement et de la bonne gouvernance.

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En deux ans seulement, bien de péripéties extraordinairement malheureuses  ont, en minimisant les bonnes initiatives et efforts  considérables consentis, émaillé sa gouvernance, frappant les esprits, non seulement de ses  partisans et sympathisants mais aussi de l’opinion publique nationale en général, faisant les délices d’une opposition politique qui avait été longtemps à la recherche de ses marques après sa prise de pouvoir. Même la signature définitive, le 20 juin 2015 à Bamako, de l’accord de paix inclusif inter malien par toutes les parties en conflit dans la crise du nord, n’a pas permis de donner le répit salutaire et nécessaire à une gouvernance hautement problématique sous la férule du nouveau Premier ministre Modibo Kéïta.

La reconquête du nord s’étant arrêtée à Kidal par la volonté de la France, cette ville et sa région ont encore plus cristallisé les rancœurs et la frustration du peuple après l’épisode malheureux du voyage au mois de mai du premier ministre Moussa Mara et les tueries  consécutives perpétrées contre les administrateurs du gouvernorat et les forces de défense et de sécurité maliennes.

Depuis lors, le président IBK et ses premiers ministres successifs ont été constamment au créneau, sur la défensive, essayant de colmater à qui mieux mieux les brèches creusées par ces évènements  dans les esprits  les mieux disposés, autant les plaies causées par les nombreuses affaires de corruption, de surfacturation, de délinquances à col blanc faisant un tort incommensurable à la réputation d’un gouvernement et de dirigeants censés mener une lutte impitoyable contre l’impunité  et la mal gouvernance, pour le bonheur et l’honneur des Maliens. IBK lui-même ne pouvait plus être épargné, parce qu’il s’était engagé personnellement devant Dieu et les Maliens à œuvrer totalement, en âme et conscience à panser las maux du Mali et de son peuple sans exclusive.

IBK avait-il surestimé ses propres capacités ou sous estimé les enjeux géopolitiques, stratégiques et les dangers de  l’imbroglio de la crise du nord pour la souveraineté du Mali et l’unité nationale ?

Les voix de Tiébilé Dramé du Paréna, de Soumaïla Cissé, le charismatique fondateur de l’URD ; de  Soumana Sacko, ancien Premier ministre et président du CNAS faso-hèrè, dans des adresses qui ont fait date , ont adressé des réquisitoires impitoyables contre les dérives colossales du pouvoir et le président IBK,  faisant état du bilan désastreux de la gouvernance actuelle, sur fond d’un populisme  mal venu, d’une vision erronée des réalités et de mauvais choix qui conduisent  à une impasse au meilleur  et à la catastrophe au pire. Un tableau guère reluisant, mais qui avait l’avantage de remuer le couteau dans la plaie et de mettre la pression sur un IBK face à la solitude, aux questionnements essentiels du pouvoir et surtout au peuple de plus en plus accablé par la précarité et la dégradation inéluctable de ses conditions de vie. Les derniers scandales en date violemment décriés auront été ceux des engrais frelatés mettant en péril las prochaines productions agricoles nationales.

S’agissant notamment de cet honneur et de la fierté malienne qui sont des vertus essentielles longtemps bafouées dans cette crise, les Maliens et maliennes , de plus en plus  sceptiques ou traumatisés, étaient en droit de se demander par quel miracle ils allaient les recouvrer comme promis, après l’humiliation  de la débandade de notre armée nationale, les libérations successives inacceptables de combattants du MNLA faits prisonniers  par nos soldats comme la levée des mandats internationaux contre leurs leaders présumés coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Ces vertus et qualités, autant indispensables aux vrais maliens  que l’air qu’ils respirent semblaient sciemment mises au rencart par la volonté des puissances occidentales et de l’ONU devenus comme des instruments des  groupes armés indépendantistes et mus par des desseins obscurs. D’où la levée de boucliers contre la France de Hollande , l’ONU et la Minusma taxées de complaisance sinon de complicité avec les criminels du Mouvement National de Libération de l’Azawad, pion avancé du terrorisme jihadiste dans le nord en passe de devenir un sanctuaire de tout ce que le sahel compte d’islamistes narcotrafiquants radicaux.

Avec le déplacement du front terroriste islamiste au centre, au sud, jusque aux frontières avec la Côte d’Ivoire et la Guinée  le problème sécuritaire a pris une ampleur exponentielle à laquelle notre armée fait vaillamment face avec une certaine efficacité, en coopération avec les autorités des pays voisins en état d’alerte maximum qui ont mesuré le danger.

Le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta, qui a présentement des ennuis de santé que les Maliens espèrent passagers, est un pouvoir cerné de toute part, assiégé par des urgences, alors que le temps et les moyens manquent pour y faire pleinement face. Heureusement que la capacité de résilience du peuple malien peut se déployer au maximum. Ce peuple étonnant qui sait répondre aux défis et traquenards de ses ennemis extérieurs comme de ses fils maudits qui n’ont eu de cesse de vouloir de le réduire à sa plus simple expression.

Oumar Coulibaly

Source: Notre Printemps

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