Le groupe terroriste qui avait kidnappé l’an dernier plus de 200 jeunes filles propose de les échanger contre des prisonniers politiques.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, le groupe islamiste Boko Haram enlevait plus de 200 lycéennes à Chibock, au Nord-Est du Nigeria. Cet évènement avait provoqué l’indignation générale, déclenchant la campagne internationale “Bring Back Our Girls”. Une douzaine d’entre elles sont parvenues à s’enfuir, mais les autres sont toujours aux mains du groupe terroriste qui a montré une vidéo de ces jeunes filles, pour la plupart chrétiennes, portant le voile et récitant le Coran. Les ravisseurs proposent à présent d’échanger les jeunes filles contre des prisonniers politiques. Le gouvernement nigérian “n’est pas opposé” à la négociation, selon le conseiller du président Femi Adesina.
850 églises brûlées
M. Adesina précise qu’il ne rejette pas le dialogue avec les fous d’Allah car “la plupart des guerres, même les plus furieuses et les plus violentes, prennent fin à la table de négociation”. Pourtant, Boko Haram semble faire tout son possible pour inspirer le rejet et le dégoût. L’association terroriste aurait brûlé 850 églises, selon le Dr Felix Omobude, président des Pentecôtistes du Nigeria. Il détaille : “Selon ce que je comprends de la position du gouvernement, il ne va pas supplier les rebelles. La guerre contre eux va continuer. Mais s’ils disent qu’ils veulent parler, aucun gouvernement ne refuserait de les écouter”.
Outre les 13 500 victimes de Boko Haram et les destructions, le Nigeria est devenu le troisième pays au monde pour le nombre de déplacés : juste derrière l’Irak et la Syrie avec 1,5 million d’exilés ! Dans ces conditions, on comprend que le sentiment de la population nigérienne soit mitigé : certains pensent que ce groupe terroriste est trop haineux pour tenter de négocier avec lui. Une série d’attaques particulièrement violente, visant des lieux de culte chrétiens et musulmans, a été condamnée par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, mardi 7 juillet 2015.
Négocier avec Boko Haram ?
Ces attaques concluent une période d’intense activité pour Boko Haram qui a tué 350 personnes en neuf jours d’après Fred Eno, Nigérian et négociateur auprès du groupe terroriste. Celui-ci interprète ces exactions comme un moyen pour la secte islamiste de montrer sa force au gouvernement nigérian avant de discuter avec lui. À l’inverse, le gouvernement nigérian avait de son côté fait un geste d’apaisement en libérant plusieurs familles de terroristes au mois de mai 2015. Il les détenait depuis 2013. La réaction de Boko Haram à ce geste de clémence laisse penser que la discussion sera difficile.
Source: ateleia