Un blocus est imposé depuis deux semaines sur la région de Tombouctou par des groupes armés terroristes en réduisant très considérablement l’approvisionnement de ladite localité en produits de première nécessité notamment. Parce que la mesure restreint les mouvements sur les axes principaux menant à la ville de Tombouctou.
Cette situation, en plus d’aggraver la situation humanitaire déjà inquiétante, est en train de créer un déplacement massif de la population vers d’autres zones.
« Au moins 6 121 ménages soit 33 100 personnes se sont déplacés préventivement à travers les régions de Tombouctou, Taoudenni et vers les pays voisins depuis le début du blocus », a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans son rapport périodique le 28 août dernier.
Cette restriction imposée depuis le 8 août dernier est expliquée par Babacar Mahamane, membre de la société civile à nos confrères de la radio ‘’DW’’ : « Les groupes armés occupent le tronçon de Goundam et puis le tronçon Bambara Maoudé-Douentza-Mopti. Cela veut dire que Tombouctou est aujourd’hui en vase clos. Aucun produit ne rentre dans la ville. Tous les couloirs, toutes les voies sont effectivement obstrués par cette mesure ».
Les conséquences de ce blocus sont d’ordres économiques, mais aussi alimentaires parce que plusieurs produits essentiels de la région proviennent d’ailleurs en l’occurrence en Algérie, en Mauritanie. Ainsi, les prix des éléments importants à la vie ont grimpé de 25% à 30%.
Face à cet acte de nature à augmenter les besoins humanitaires, les partenaires présents dans la région de Tombouctou ont été contraints de limiter ou de suspendre leurs mouvements en dehors de la ville, a affirmé OCHA, en relevant que cela pourrait priver les personnes les plus vulnérables d’assistance humanitaire vitale.
Malgré les restrictions, les partenaires humanitaires entraînent les besoins les plus urgents et ont mis en place une assistance sanitaire aux personnes déplacées internes (PDI) de la ville de Tombouctou, ajoute le rapport de OCHA.
S’agissant de la situation sécuritaire, deux incidents de tir d’obus ont été rapportés dans la ville de Tombouctou, note OCHA rappelant que le 26 août, des hommes armés non identifiés auraient lancé deux obus en direction du quartier de Badjindé. L’un de ces obus a touché la maison d’un habitant faisant quatre blessés graves (dont deux enfants et deux adultes) et causant la mort d’un enfant. Précédemment, un tir d’obus visant un camp militaire dans la ville de Tombouctou a été rapporté, sans faire de victime.
PAR SIKOU BAH