Le président de la République, Ibrahim Boubacar KEÏTA, a procédé, avant hier dimanche, au lancement des travaux de construction et de bitumage de la route Zantiébougou-Kolondiéba-frontière ivoirienne, longue de 140 km. L’événement a eu lieu en présence des présidents des institutions de la République ; des membres du gouvernement ; du représentant de la Banque africaine de développement, du représentant de l’UEMAO ; de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Mali ; des honorables députés, des autorités administratives et politiques de la localité.

C’est un bel exemple d’intégration par les infrastructures routières entre les deux pays voisins qui a donné lieu à cette route communautaire CU21 de l’UEMOA reliant Bamako au port de San Pedro (Côte d’Ivoire).
Les travaux sont exécutés par l’entreprise Groupement ETEP/EGK, pour un coût global de 70 milliards de F CFA pour un délai de 24 mois.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la commune urbaine de Kolondiéba, Youssouf KONE, s’est réjoui que ce jour béni et inoubliable soit pour le cercle de Kolondiéba. Selon lui, ce projet est le point de départ du développement de Kolondiéba. Ce jour dit-il était tant attendu par les populations riveraines de la route, des communes de Bougouni, kolondiéba, Kébila, Kadiana, Tongui, etc. Il a rappelé qu’il y a eu trop de promesses vaines concernant ce tronçon. Selon lui, pendant l’hivernage, il faut souvent deux jours par Car pour rejoindre Bamako.
Parlant des difficultés de la localité, il a insisté sur la nécessité de doter Kolondiéba d’une police et d’un camp militaire pour conjurer l’insécurité. De même, a-t-il fait savoir, la ville manque d’électricité et d’eau potable.
De son côté, le ministre de l’Équipement, des transports et du désenclavement, Mme Traoré Seynabou DIOP, a rappelé qu’il y a à peine une année que le président de la République IBK a promis aux populations de cette zone, une route bitumée. Le lancement ces travaux est donc le témoignage d’une promesse tenue pour le président IBK et d’un rêve devenu réalité pour les braves populations qui endurent tant de souffrances, à cause de l’état défectueux de la route. Ainsi, en période hivernale, a-t-elle expliqué, les populations de la zone frontalière du projet sont totalement coupées du reste du pays. De ses propos, il ressort que les usagers de cette route faisaient six heures de route pour parcourir 140 km, soit le même temps pour faire le tronçon Bamako-Sévaré distant de 600 km. Mais avec le bitumage, elles ne feront plus que 1 h 30 min.
Mme TRAORE a souligné que cette route était l’aboutissement de la vision du président de la République pour le Mali, celle d’un Mali émergent où la route est au cœur de toutes les initiatives de développement.

Vision partagée de deux présidents
Le ministre de l’Équipement a indiqué que la réalisation du projet d’aménagement routier et de facilitation du transport sur le corridor Zantiébougou-Kolondiéba-Boundiali-San Pedro appelé programme routier 8(PR8) est née de la vision de nos deux chefs d’État, à savoir : Alassane OUATTARA de la Côte d’Ivoire et Ibrahim Boubacar KEÏTA du Mali.
Le tronçon malien est d’une longueur de 140 km. Il relit Zantiébougou sur la route nationale (RN7) à la frontière ivoirienne en passant par Kolondiéba et Kadiana. Le tronçon ivoirien, d’une longueur de 135 km, se situe entre Kani et Boundiali.
Le coût total du projet est estimé à 70 milliards de F CFA financé par la BAD, 58,4 milliards F CFA ; le gouvernement du Mali, 10,6 milliards de F CFA et l’UEMAO, 1,03 milliard F CFA. Pour ce qui est de la part de notre pays, a dit le ministre DIOP, l’UE s’est engagée à prendre en charge la presque totalité de cette contribution.

Les mises en garde
S’adressant à l’entreprise, à la mission de contrôle et à la Direction nationale des routes qui assure la supervision générale, le ministre a insisté sur le fait que ces travaux doivent être exécutés dans les règles de l’art avec un respect strict des délais contractuels fixés à 24 mois et des enveloppes disponibles.
A l’issue de ce premier coup de lame du bulldozer, le président de la République, IBK a dit son ouf de soulagement : « je serai plus à l’aise le jour où je reviendrai sur la route bitumée. Aujourd’hui, c’est juste le lancement des travaux. C’est un jour de bonheur et les populations laborieuses de cette localité méritent cela. Vous avez vu les visages, entendu les propos. C’est une vraie délivrance de pesanteur de tous ordres chez les populations et une libération effective des énergies. Aussi, étant un pays très soucieux de l’intégration, cela va nous rapprocher davantage, s’il le fallait, de la Côte d’Ivoire. Imaginez un peu le Port de San-Pedro, à quelques encablures du Mali. Ça sera un gain de temps considérable, aussi, au plan économique, des retombées évidentes pour nous. Cette route est essentielle dans le développement du Mali. J’ai donc eu le bonheur de faire le premier coup de lame de la route. Pour les consignes, Mme le ministre l’a fait, à ma place, quand elle a demandé que ça soit fait dans les règles de l’art, dans les délais et qu’il y ait un contrôle rigoureux des travaux. Cela manque souvent dans la gouvernance de nos pays que la qualité du travail soit effective. Et voilà tout le bonheur à Kolondiéba à ses populations… »
Il faut noter que le projet d’aménagement routier et de facilitation de du transport sur le corridor Bamako Zantiébougou-San Pedro est projet multinational qui associe au développement de l’infrastructure, la facilitation des transports, le développement institutionnel des corridors, l’harmonisation des réglementations du marché des transports routiers et d’intégration des chaines logistiques des opérations portuaires et ferroviaires.
Un corridor long de 1 046 km qui permettra de raccourcir Bamako du port de San Pedro de 200 km par rapport au port d’Abidjan via le corridor Bamako-Zégoua-Abidjan long de 1225 km.

Par Abdoulaye OUATTARA,
Envoyé Spécial

Source: info-matin