Le Biprem Fasoko n’est pas seulement un cercle de réflexion mais plutôt un groupe de patriotes engagés qui mènent avec sincérité et légalité des actions de construction et donnent des explications pour faciliter l’évaluation de ses réalisations. Ce Biprem Fasoko ne fera pas de réactions face aux actions de diversion des gens qui tentent vainement de faire obstruction à nos bonnes intentions et actions.
La démocratie et la justice tout comme la liberté d’expression sont des biens immatériels qui ne seront jamais offerts gratuitement et facilement aux hommes, aux groupes d’hommes, aux populations. Car, partout en Afrique, ceux qui ont le contrôle de ces biens précieux veulent jalousement et infiniment les utiliser à leurs seuls profits.
C’est dans contexte du 26 mars 2016, vingt cinquième anniversaire de l’historique date du 26 mars 1991, que nous avons décidé d’édifier l’opinion nationale et internationale sur notre plainte inédite. Ce 26 mars 91 qui a marqué le début de la démocratie multipartiste au Mali, fut malheureusement une révolution populaire inachevée. Car, il est déplorable de constater, 25 ans après, que tous ceux qui ne chantent pas les louanges du régime en place soient considérés comme des ennemis du pouvoir et traités comme tels( Brimade de la liberté d’expression, Censure du reportage de la conférence de presse du Biprem sur les antennes de la télévision nationale qui pourtant, a offert son plateau à ceux qui insultaient les responsables de cette association…)
Le Biprem Fasoko, Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali, agit avec vigilance, vaillance, pertinence et patience mais sans complaisance. Telle est la source de sa compétence qui assure sa performance dans tout ce qu’il entreprend. Le Biprem Fasoko a toujours privilégié le dialogue, le respect de l’autre et la légalité pour défendre et promouvoir la paix et la justice sociales.
Nous continuerons à critiquer objectivement, à dénoncer fermement et à condamner courageusement tous ceux qui se serviront abusivement de notre Bien commun : Le Mali. Donc, nous sommes, nous-mêmes, ouverts à toutes les critiques, si dures soient-elles, qui sont faites avec objectivité et conviction. Car, le Biprem Fasoko qui exhibe et soutient la force de l’argument contre l’argument de la force, agit avec conviction en réfutant toute forme de conspiration et de manipulation. Nous sommes persuadés que c’est par la conviction qu’une action se réalise efficacement et perpétuellement.
La discrétion ne se renforce que dans la conviction
La capacité à ne pas divulguer un secret s’appelle la discrétion. Le scoop, un anglicisme francisé, est considéré comme une nouvelle ou information d’une très grande importance et exclusive que donne une agence de presse ou un journaliste.
Notre document de la plainte contre le président de la république a été un gros scoop. Comment pouvoir garder ce scoop jusqu’au jour J, alors qu’à dix jours de l’évènement, une dizaine de personnes savaient son existence ?
Le jeudi 25 février, l’annonce dans une dizaine de journaux et radios privés de notre bref communiqué de presse qui précisait que «… Rencontre suprême à laquelle vous entendrez une déclaration jamais faite au Mali. Vous constaterez une action jamais posée au pays…», a fait augmenter notre crainte d’une éventuelle fuite du contenu du document. Il était prévu que nous soyons cinq responsables ( 4 hommes et 1 femme) assis au panel face aux participants à notre conférence de presse inédite.
A 48 heures de la présentation publique de notre document confidentiel, 3 personnes sur 5 ont décidé de ne pas s’asseoir au panel pour éviter d’être sanctionnées par la perte de leurs emplois de la part des autorités dès après la prononciation de notre plainte contre le président de la république pour Haute trahison… Il ne restait que Dicko et moi pour annoncer et expliquer ladite plainte.
Quant aux courriers contenant les lettres de plainte, ils devaient être simultanément déposés à l’Assemblée nationale du Mali et à la Haute Cour de Justice entre 15h15 et 15h30 à seulement une heure du commencement de la conférence de presse prévue pour 16h30. Nos courriers sont bien arrivés aux deux destinations seule l’Assemblée Nationale, après lecture de la plainte, n’a pas donné de décharge.
La conférence inédite a été un franc succès. Le contenu du document bien élaboré et résumé en une seule page a impressionné. Les deux conférenciers ont brillamment fait des communications retentissantes. La presse, nationale et internationale, a relayé fidèlement les faits partout au monde de façon resplendissante. Par leur engagement avec conviction dans le Biprem Fasoko, les responsables ont fait preuve d’une grande capacité de discrétion qui leur a valu l’estime et la confiance d’un très grand nombre de citoyens patriotes.
L’Assemblée Nationale du Mali bloque la voie démocratique
Nous savons ce que nous faisons. Nous avons bel et bien déposé notre Plainte contre le Président IBK à l’Assemblée nationale du Mali accompagnée d’un bulletin d’envoi, le 1er mars 2016, entre 15h et 15h30. Le service courrier de cette institution nous a souligné toute interdiction de prendre un courrier sans lire son contenu, et ce, selon les instructions du président de l’Assemblée Nationale. Dès qu’ils ont ouvert l’enveloppe et lu notre plainte, ils ont refusé de la garder et de la décharger. Donc nous pouvons affirmer que notre Plainte a bel et bien été reçue par l’Assemblée Nationale même si elle n’a pas été déchargée comparativement à celle déposée, le même jour, au même moment, à la Haute Cour de Justice, par précaution, selon les recommandations de nos avocats.
Genèse et évolution du Biprem Fasoko
C’est sous le nom de AJADUR Association des Journalistes et Animateurs pour la Démocratie, l’Unité et la République, que la lecture télévisée de cette « DÉCLARATION : Sur l’Embargototal de la CEDEAO contre le Mali » a été faite au début du mois d’avril 2012 pour fustiger cette inacceptable décision. Pour permettre à d’autres citoyens d’adhérer le groupe, deux semaines après, il a pris le nom de Biprem Fasoko dans le même but de poser des actions pour la réunification qui passe par la vérité et la transparence dans la gouvernance au Mali. Au début, en 2012, nous n’étions que 7 membres. Aujourd’hui, nous avons 344 membres et des milliers de sympathisants au Mali, en Afrique et dans le monde. C’est le même Biprem Fasoko qui, entre autres, a :
– Déposé en mai 2012 dans les mains de l’ancien Procureur Général…Daniel Tessougué, une Plainte pour haute trahison contre l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, dit ATT
– Réussi, à travers les médias et sur le terrain, en décembre 2012, une forte sensibilisation de plus d’une centaine de milliers de maliens offusqués qui voulaient participer à notre grande marche pacifique de libération du nord malien. Une personnalité malienne a insisté et obtenu la suspension de cette manifestation. Dès après cette suspension, le 31 décembre 2012, l’intervention de l’Armée française s’est produite le 11 janvier 2013 dans la partie nord de notre pays.
– Réuni plus de 10.000 personnes(sur 25.000 qu’on espérait), lors d’un grand meeting au stade Omnisport Modibo Keita, en fin octobre 2014, avec l’appui d’autres associations patriotes, pour soutenir ouvertement notre Armée nationale, notre gouvernement, notre président IBK et notre délégation qui se trouvait en pourparlers à Alger autour d’un Accord de paix en élaboration.
– Animé une conférence de presse spéciale à la maison de la presse, en juillet 2013, pour mieux sensibiliser la presse nationale sur son délicat rôle en période électorale dans notre Mali fragilisé par la guerre. C’était notre invité spécial, Mamadou Kaba,un grand pionnier du journalisme au Mali(paix à son âme) qui était le conférencier
– organisé avec d’autres associations, en février 2015, une manifestation pacifique légale de protestation contre un accord d’Alger 2015 approuvé par nos dirigeants sous pression de l’extérieur. J’ai été, avec une dizaine de personnes, arrêté et emprisonné.
– Osé porter Plainte pour haute trahison contre un président de la république en mi-mandat en exigeant de lui des explications simplifiées sur sa mauvaise gestion. Nous savons bien que c’est oser s’exposer à toutes sortes de critiques agressives et voire même à des attaques des gens qui veulent conserver ou obtenir les faveurs du Pouvoir. Nous en sommes conscients. Nous restons confiants dans nos efforts pour la stabilité et la prospérité de notre patrie : Le Mali.
La légalité de notre Plainte est sans équivoque : « Nul n’est et ne sera au dessus de la Loi » précise notre président IBK.
La constitution du Mali, concernant le président de la république et les ministres en exercice, stipule dans son titre X et son article 95 ce qui suit :
« TITRE X DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE, ARTICLE 95/ – La Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou à raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat. La mise en accusation est votée par scrutin public à la majorité des 2/3 des Députés composant l’Assemblée Nationale. La Haute Cour de Justice est liée par la définition des crimes et délits et par la détermination des peines résultants des lois pénales en vigueur à l’époque des faits compris dans la poursuite».
Voilà pourquoi le Président de la République, IBK, a toujours dit et répété que : « Nul n’est et ne sera au-dessus de la loi ». Ceux qui s’érigent en meilleur défenseur auto-proclamé du Président IBK, sont entrain de le contrarier sciemment ou inconsciemment.
Vouloir nous vaincre sans nous convaincre
Dans des débats d’idées, quand une personne est en manque d’arguments convaincants, elle utilise l’argument de la force pour violenter la force de l’argument. Dans ce même ordre d’idées, quant on demande à un simple d’esprit d’analyser et de critiquer une œuvre, il s’attaquera à l’auteur de l’œuvre par manque d’arguments contre l’œuvre. Car, parmi tous ceux qui crient si fort sur nous, au risque de fendre leurs gorges, personne n’a pu contester la véracité du contenu de notre Plainte. Les chiffres que nous y avons donnés sont officiels. Les situations évoquées sont incontestables. Dites nous et prouvez nous le contraire. Au lieu de tenter de nous vaincre par la violence sordide, essayez plutôt de nous convaincre par des arguments solides.
Le Biprem Fasoko n’a jamais été putschiste
Ceux qui veulent nuire à notre démarche légale et patriotique tentent de complètement déplacer le débat que nous avons suscité par notre Plainte. Sachant bien que nous ne trainons aucune casserole de malversation, ils veulent nous coller une image de promoteur de coup d’Etat pour plaire à l’Etat. Après l’annonce de l’embargo de la CEDEAO contre le Mali, c’est à l’ORTM à Bozola que nous sommes allés pour lire notre Déclaration ci-haut citée contre cette mesure. Les militaires qui gardaient les lieux nous ont proposé de nous transporter à Kati pour faire enregistrer la déclaration par la Dirpa. Devant cette structure de communication militaire, en groupe de 7 journalistes, j’ai lu ladite déclaration de protestation contre la CEDEAO. L’élément est passé à la télévision nationale. Le Biprem Fasoko n’a jamais soutenu le coup d’état et n’a jamais rencontré le général Amadou Aya Sanogo. Nous défions quiconque de prouver le contraire.
Pacifiste, Oui ! Putschiste, impossible ! Car, moi, président du Biprem Fasoko, je suis et demeure un fils idéologique des personnalités du régime du premier président du Mali, feu Modibo Keita, que sont : Tènèman Traoré, ancien député, Mamadou Gologo, écrivain, Amadou Djicoroni Traoré, libraire et écrivain, et Seydou Badian , écrivain. Lors du colloque international sur la littérature que j’ai eu l’honneur d’organiser au Canada étant à l’époque Président de l’Union des Auteurs et Artistes Africains au Canada, en février 2001, les écrivains Bernard Dadié de la Cote d’Ivoire, Cheich Hamidou Kane du Sénégal et bien sûr Seydou Badian du Mali ont été nos invités de marque. Les bonnes relations entre Seydou et moi ont été renforcées par ce séjour canadien de l’illustre écrivain. Soyez certain, même si Seydou Badian, auteur de notre hymne national savait le motif de notre conférence de presse inédite, il ne pouvait aucunement nous empêcher de porter plainte.
Le mot du président du Biprem Fasoko à vous, Mr le Président de la République
Etant au Canada, j’ai eu de l’estime, du respect pour l’homme qui a exercé avec pureté et dureté sa fonction de premier ministre du Mali. L’homme qui a dit non aux accords d’Alger de 2006, l’homme de rigueur, de droiture. Je me suis investi auprès de vous par pure conviction sans savoir que vous deviendrez Président.
Seuls vos vrais et rares amis étaient là, ceux que je voyais quand je vous rendais facilement visite, Mr le Président. Depuis que vous avez porté votre manteau de Président de la République, non, je ne reconnais plus en vous le pur et dur quand je vois la dilapidation des ressources publiques dans une totale impunité par ceux que vous avez librement choisis comme proches collaborateurs.
Vous savez bien, que nous avons critiqué, dénoncé et condamné votre prédécesseur, l’ancien président ATT, pour les mêmes raisons de mauvaise gestion et d’impunité.
Vous êtes mieux placé que quiconque pour savoir que nous sommes loin d’être des opportunistes. Le franc parler a toujours caractérisé nos relations. C’est dans cette optiqueque j’ai sévèrement critiqué, pour la toute première fois, votre mauvaise gouvernance à la Une de notre journal Option de juin 2014 sous ce titre : « IBK, nos espoirs déçus seront-ils perdus ? Ça ne va pas. Les changements promis ne sont ni visibles ni sensibles », au moment précis où la Rédaction de notre journal se trouvait momentanément dans le local de votre fils Karim Keita. Cette critique a causé l’expulsion immédiate de notre journal de ce local. Cette prise de position courageuse peut-elle être celle d’un chercheur de postes de ministre ou d’ambassadeur ?
Bien avant, sous le Général Moussa Traoré, j’ai fait la prison pendant une semaine pour mes prises de position écrites. Récemment, sous le président de la transition, Dioncounda Traoré, j’ai reçu des menaces de mort anonymes pour avoir publié à la Une de notre journal un article titré : « Un chef indécis d’un Etat imprécis »
Notre militantisme ne date pas d’aujourd’hui et n’est donc lié à l’obtention d’aucun poste comme vous le constaterez par la rigueur de notre parcours patriotique.
Je vous fais un pari, Mr le Président : si en 2018, lors de l’élection présidentielle, vous êtes en ballotage avec un autre candidat, ceux qui sont entrain de s’enrichir impunément autour de vous seront les premiers à sauter de votre wagon pour rejoindre celui pour qui ils sentiront le vent tourner. Ils utiliseront leur argent frauduleusement gagné sous votre mandat pour vous combattre Mr le Président. C’est à vous de les combattre dès maintenant pour regagner la confiance de la grande majorité du peuple que vous avez perdue.
Je ne suis pas votre ennemi, Mr le Président, je ne le serai jamais. C’est pourquoi j’ai décidé, à visage découvert, avec les membres du Biprem Fasoko, de vous interpeller formellement, sévèrement mais sincèrement. Rappelez-vous que c’est le même Biprem qui a porté plainte contre ATT en mai 2012 quand vous étiez dans l’opposition. J’avais la possibilité de porter le masque pour lancer contre vous une IBK-CRATIE comme ceux qui ont produit ATT-CRATIE quand ATT était au pouvoir.
Sachez que la côte d’alerte est atteinte chez le bas peuple, Mr le Président .Voilà la seule signification de cette plainte après que plus de 300 articles de presse aient eu à dénoncer, sans aucun effet, cette mauvaise gouvernance.
Tenez, pour la petite histoire, je vous fais part de cette belle leçon de démocratie que j’ai eue au Canada et qui devrait inspirer nos chers dirigeants politiques :Pendant une course à la chefferie du Parti Libéral du Canada, j’ai sévèrement critiqué un des candidat en lui demandant d’affirmer sa personnalité au lieu de se revendiquer du prestige de son père qui fut premier ministre du Canada. Malgré ces dures critiques en son égard, l’homme a toujours maintenu, sans rancune envers ma personne, des rapports de bonne collaboration dans l’intérêt général du parti, PLC, au sein duquel nous avons tous milité. Il s’agit de l’actuel premier ministre canadien, J. Trudeau.
Mieux, cette critique et tant d’autres n’ont pas empêché les dirigeants du parti libéral du Canada à me présenter comme candidat, avec ma double nationalité malienne et canadienne, à la députation dans la circonscription de Longueuil Pierre Boucher lors des élections générales canadiennes de janvier 2006. C’est justement le même J. Trudeau qui a ramené le parti libéral au pouvoir en novembre 2015.
Mr le Président, je tiens à garder toujours mon indépendance d’esprit et de parole. Je serais parmi les premiers à vous féliciter si les choses évoluent dans le bon sens.
Au Biprem Fasoko, nous continuerons à jouer pleinement notre rôle de société civile engagée et impartiale.
Fraternellement.
Lacine Diawara,
Président du Biprem Fasoko et Directeur de publication du journal Option
Source: Option