Dans le domaine de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation, les gouvernements successifs du président Boni Yayi n’ont démérité. En effet, sur la période de 2006-2015 le cadre macroéconomique est resté globalement stable. Il a été caractérisé par une croissance économique rapide, une inflation contenue, un déficit public maîtrisé et des efforts d’assainissement et de modernisation des finances publiques.
Sur la période 2006-2015, le taux de croissance économique s’est établi en moyenne à 4,2%, avec un niveau soutenu sur les trois dernières années (6,0% en moyenne) et un pic d’environ 7,0% en 2013. L’accélération de la croissance économique sur les dix (10) dernières années est notamment imputable à :
- L’accélération des réformes portuaires : Création d’un guichet unique de formalités au Port de Cotonou, construction et mise en concession d’un nouveau quai, renforcement de la sécurité … ;
- Le programme de réformes au niveau du secteur agricole ayant permis l’accroissement de la production agricole. La production de coton est passée de 191.000 tonnes en 2005 à 393.000 tonnes en 2014, soit une hausse de 105,8% ;
- La densification du tissu productif avec l’installation de nouvelles unités de production industrielle (exemple de NOCIBE) ;
- La mise en œuvre d’une politique des grands travaux (amélioration du réseau routier et modernisation des grandes villes) ;
- L’assainissement des finances publiques et le renforcement du cadre macroéconomique, etc.
En moyenne sur les dix (10) dernières années, le taux d’inflation a été maintenu à 2,7%, au-dessous de la moyenne de 3,0 prescrite par l’UEMOA.
Au niveau des finances publiques les recettes de l’Etat sont passées de 383,4 milliards FCFA en 2005 à 819,5 milliards FCFA en 2015, soit un accroissement de 113,7%. Le taux de pression fiscale est passé de 13,2% en 2005 à 15,0% en moyenne sur les dix (10) dernières années. Cette progression montre les efforts du Gouvernement pour renforcer la mobilisation des ressources fiscales.
Au niveau des dépenses, elles sont ressorties à 1242,3 milliards FCFA en 2015, dépassant ainsi pour la première fois la barre symbolique des 1000 milliards FCFA, contre 494 milliards FCFA en 2005. Il en a résulté une progression de plus de 150%. La croissance des dépenses est soutenue par les dépenses d’investissement et la masse salariale. Les dépenses d’investissement se sont accrues de 161% sur les dix dernières années, en passant de 144,2 milliards FCFA en 2005 à 376,9 milliards FCFA en 2015. S’agissant du taux d’investissement, il s’établirait à 29% selon les chiffres de la BCEA0 contre 16,5% en 2005.
S’agissant de la masse salariale, elle a connu un bond de 155% sur la période. En pourcentage des recettes fiscales, critère de convergence de l’UEMOA, le ratio s’est affiché à 48,2% en 2015 contre 35,6% en 2006, soit un saut de plus de 10 points de pourcentage, en relation avec les divers avantages accordés aux fonctionnaires. Face à cet accroissement des recettes, le déficit budgétaire s’est affiché en moyenne autour de 3,9% du PIB contre 4,4% en 2005. Aussi importe-t-il de souligner que les différentes réformes mises en œuvre ont permis de renforcer la transparence budgétaire. Ainsi, l’indice de transparence budgétaire est passé de 1/100 en 2012 à 45/100 en 2015, remontant ainsi le Bénin de la dernière position à la deuxième place au niveau de l’UEMOA, juste après le Mali.
La dette publique du Bénin est viable avec un taux d’endettement d’environ 41,7% à fin décembre 2015, contre un plafond communautaire de 70%. Cette gestion de la dette publique est soutenue par une stratégie prudente d’endettement, annexée à la Loi de Finances. Ainsi la dette intérieure relative aux dépenses d’acquisition de biens et des services par l’Administration publique est évaluée à 161 572 038 464 FCFA répartie comme suit :
- instance d’ordonnancement à la Direction Générale du Budget : 79 796 912 683 FCFA ;
- instance de paiement à la Direction Générale du Budget et de la Comptabilité Publique (DGTCP) : 81 775 125 781 FCFA.
En ce qui concerne la dette publique comprenant la dette extérieure et la dette intérieure gérée par la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) elle évaluée à 2 080 533 220 500 FCFA dont 1 036 946 793 060 F CFA au titre de l’encours de la dette intérieure et 1 043 586 427 44 FCFA pour l’encours de la dette extérieure. Les exportations de biens de 304,9 milliards FCFA en 2005 à 1061,4 milliards FCFA en 2014 et 1111,9 milliards FCFA attendu pour 2015, soit plus d’un triplement en l’espace de 10 ans. S’agissant des importations, elles sont passées de 456,6 milliards FCFA en 2005 à 1532,9 milliards FCFA en 2015, tirées entre autres par les importations de produits alimentaires et de biens d’équipement.
Le Bénin a été classé deux années consécutives, dans le top 10 des meilleurs pays réformateurs au monde. Le Bénin a bénéficié au cours de l’année 2014 d’un montant d’investissements directs étrangers entrants (I.D.E.) de $377 millions, soit environ 226 milliards FCFA, selon le Rapport 2015 sur l’Investissement dans le monde de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), publié le 24 juin 2015. L’économie béninoise aurait ainsi absorbé en 2014 plus de 7 fois le montant de capitaux étrangers de 2006, qui étaient de 53 millions de dollars soit une augmentation de plus de 600 % sur ladite période.
Les secteurs qui ont principalement bénéficié de ces capitaux financiers étrangers au Bénin sont le Tourisme/ l’Hôtellerie, l’Industrie, les BTP, l’Energie, les mines (pétrole), etc. Ces nouvelles données de la CNUCED font aujourd’hui de l’économie béninoise la 3ème économie la plus attractive de l’UEMOA pour les capitaux étrangers et la 8ème d’Afrique de l’Ouest, alors qu’elle représentait la 6ème destination de l’UEMOA et 13ème d’Afrique de l’Ouest en 2006.