Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Bilal Ag Acherif parle : « Nous devons tous fournir des efforts pour donner une chance à la paix »

Bilal Ag Acherif secrétaire général mnla cma cpa rebelle touaregAu cours de notre séjour à Kidal à l’occasion de la visite du nouveau chef d’état-major de la Force de la MINUSMA, le général français de brigade français Hervé Gomart, nous avons pu rencontrer le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Acherif. Le Français Vincent Mallé, l’homme en charge de la sécurité de la base de la MINUSMA, a facilité la rencontre. Il nous a conduit lui-même dans un 4X4 blindé au bureau du MNLA.
Avant d’arriver au siège du Mouvement, notre guide nous a prévenu. « Ce ne sont plus des rebelles, mais des anciens rebelles ou anciens combattants. Il faut éviter certains mots quand vous discuterez avec eux. » Le MNLA squatte en fait la direction régionale de l’ANPE. Sur les panneaux à l’entrée, le drapeau du MNLA a remplacé l’enseigne de l’Agence. Les inscriptions sont en français, arabe et tifinagh (l’écriture tamasheq). Quelques hommes en treillis et kalachnikov en main, montent la garde devant l’entrée. Ils répondent à notre salut du bout des lèvres.
Un préposé au protocole, modestement enturbanné, nous accueille à l’entrée, nous conduit dans la salle de conférence et nous y fait asseoir. « Installez-vous, le temps que Bilal arrive. Il va vous recevoir dans une autre salle plus confortable », explique-t-il, nous laissant patienter pendant quelques minutes. Le patron du MNLA arrive en compagnie de Moussa Ag Acharatoumane et deux autres compagnons. L’agent du protocole nous sert à boire de l’eau minérale, des jus en canette et du thé vert infusé. Tout au long de l’entretien de 45 minutes, Moussa Ag Acharatoumane traduit nos questions pour Bilal Ag Acherif qui s’exprime en tamasheq.
Le chef du MNLA fera-t-il son entrée au gouvernement ? La question le fait sourire, mais sa réponse reste vague. Son combat n’est pas pour sa propre personne, mais pour des gens qui le suivent, dira-t-il, ajoutant que le partage du pouvoir doit être justifié dans un document. « C’est normal que des postes reviennent aux Mouvements, conformément à l’accord signé », soulignera-t-il en se refusant à plus de précision même quand un confrère le relance sur la même question.
Pour l’Accord de paix signé à Bamako, Bila Ag Acherif reste confiant, mais relève que le gouvernement doit être de bonne foi en maitrisant les mouvements armés de la Plateforme qui, selon lui, sont toujours en mouvement dans les zones tampons depuis la signature du cessez-le-feu. « La Plateforme a toujours démenti cela catégoriquement. Mais jusqu’à présent nous constatons que les éléments de la Plateforme sont en mouvement dans certaines zones. Nous devons tous fournir des efforts pour donner une chance à la paix. Je suis optimiste, mais j’avoue qu’il est extrêmement important que le gouvernement ait la mainmise sur le GATIA », soutient le dirigeant du MNLA.
Quel lendemain pour l’Accord de paix ? « On se pose la même question ici à Kidal », répond avec un sourire Bilal Ag Acherif qui rappelle que ce n’est pas la première fois qu’un accord est signé. « La mise en œuvre en œuvre de l’Accord dépendra de la bonne volonté de toutes les parties signataires. De notre côté, nous ferons tout pour respecter notre engagement. Mais il faut savoir que le gouvernement est le premier acteur dans le cadre de la mise en œuvre », développera-t-il.
Après l’entretien, nous voulions le photographier assis devant le drapeau du MNLA. Il a gentiment décliné l’offre et nous a proposé de faire sa photo sans ce symbole séparatiste.
A.D.

source : L’ Essor

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance