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Bientôt des casques bleus allemands au Mali

Appels sur l’actualité revient sur l’annonce de l’Allemagne, qui s’est dite prête à soutenir l’intervention française au Mali en y envoyant 650 soldats, quelques jours après le sommet européen de Bruxelles qui a suivi les attentats du 13 novembre à Paris. Précisions avec notre spécialiste des questions militaires.

soldats franco allemand

L’Allemagne se dit prête à soutenir l’intervention française au Mali. Quelles sont les missions qui lui seront confiées ?
L’annonce a été très bien reçue à Paris puisqu’elle est intervenue juste après le sommet des ministres de la Défense de Bruxelles qui a suivi les attentats du 13 novembre. Conseil des Affaires étrangères et de la Défense de l’Union européenne durant lequel les Français ont lancé un appel à la solidarité en invoquant l’article 42-7 du traité de Lisbonne. Quelques jours plus tard, les Allemands annoncent que Berlin va envoyer 650 soldats au Mali. Un déploiement qui en réalité était déjà prévu, à hauteur de 400 militaires environ, spécialisés dans le génie et la reconnaissance. Des spécialités importantes qui soulageront peut-être l’armée française.

Quand et où sera implantée l’armée allemande ?
Les soldats allemands seront vraisemblablement déployés fin 2015 ou début 2016, avec un état-major détaché auprès des troupes onusiennes, qui comptent environ 11 000 hommes : 10 000 militaires et 1000 policiers. Ils seront très certainement basés à Gao où se trouvent déjà la base avancée française et la base des Hollandais de la Minusma.

Sous quel commandement interviendra-t-elle ?
Au départ, la question était de savoir s’ils allaient être intégrés à l’opération Barkhane, donc à la lutte anti-terrorisme, ou à la mission de l’ONU. Finalement, ces soldats allemands seront sous casques bleus au sein de la Minusma. Ils seront donc soumis aux mêmes règles que la force de l’ONU au Mali, à savoir qu’ils interviendront au titre du chapitre 7 de la Charte des Nations unies.

Pouvez-vous nous rappeler ce que cela signifie ?
Cela signifie que la Minusma dans son mandat actuel se contente le plus souvent de répliquer lorsqu’elle se trouve en état de légitime défense, voire quand des civils sont directement menacés.Pour rappel, la Minusma est là entre autre pour aider à la stabilisation du pays et à l’application des accords de paix. Son mandat l’autorise à user de la force pour protéger les populations civiles, son personnel et ses biens en cas d’attaque ou de danger imminent. Mais il ne concerne pas la lutte anti-terroriste, priorité de Barkhane, qui intervient en soutien à la force onusienne. Les récentes attaques dont a été l’objet la Minusma à Kidal pourraient pousser à l’adoption d’un mandat « plus robuste », c’est-à-dire plus actif, contre les éléments terroristes. C’est ce que demande Bamako depuis longtemps.

Est-ce une mission dangereuse ?
Rappelons que cette Opération de maintien de la paix compte parmi les plus meurtrières : près de 60 casques bleus ont été tués depuis sa création en 2013, et à cela s’ajoute encore du personnel civil de l’ONU, comme des chauffeurs ou des logisticiens… Deux casques bleus guinéens et un civil travaillant pour les Nations unies ont été tués le5 décembre dans une attaque à la roquette contre un camp de la Minusma à Kidal, au nord-est du Mali. Une attaque revendiquée par le groupe jihadiste Ansar Dine.

Quand a-t-on observé pour la dernière fois l’armée allemande sur un théâtre d’opération étranger ?
On en parle peu, mais l’armée allemande est souvent engagée en opération extérieure… Elle a été très présente dans les Balkans à la fin des années 1990 et dans les années 2000. La Bundeswehr était dans la région de Kunduz en Afghanistan bien après le retrait français, avec 5000 hommes au total.  Vous avez vu que le Parlement allemand a autorisé le déploiement d’avions de guerre pour des missions de reconnaissance  au-dessus de la Syrie. Au Mali, l’armée allemande participait déjà à la mission de formation de UE – l’EUTM.  En fait, l’armée allemande intervient le plus souvent dans le cadre de missions internationales, planifiées longtemps à l’avance, sous les couleurs de l’ONU, comme au Mali, ou de l’OTAN, comme en Afghanistan. Car, ne l’oublions pas, en Allemagne, c’est le parlement qui décide d’une intervention militaire.

Intervenir à l’étranger n’est-il pas en contradiction avec le « pacifisme » de la société allemande ?
C’est vrai qu’on voit rarement l’armée allemande entrer en premier sur un théâtre d’opération, contrairement aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne ou la France : déclencher l’Opération Serval en quelques heures en janvier 2013 sans passer par le Parlement, cela aurait été impossible pour l’Allemagne ! Ce qui ne l’a pas empêchée de soutenir cette mission, avec des avions de transport « Transall » et ensuite sous les couleurs des Nations unies. L’armée allemande a souvent été engagée ces dernières années sur des missions de basses intensités, sur la reconstruction ou la formation, mais la nouvelle ministre de la Défense, Ven den Layen, souhaite à présent au l’armée allemande « capable et équipée » pour une Allemagne devant « faire face à ses responsabilités ».

 

Source: RFI

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