Avec les suites de la mutinerie avortée d’Evguéni Prigojine et de ses mercenaires de Wagner en Russie, la Biélorussie se retrouve au centre de l’attention : c’est son président autoproclamé Alexander Loukachenko qui a joué les médiateurs, et qui a accepté d’accueillir sur son territoire les combattants de Wagner et leur chef. Ce rôle prépondérant de la Biélorussie interpelle en Ukraine notamment dans la région de Tchernihiv, près de cette frontière à nouveau regardée comme une menace par les Ukrainiens.
Il suffit de s’approcher à moins de trente kilomètres de la frontière pour que les militaires ukrainiens vous le fassent bien comprendre : la zone est très contrôlée, fermée aux journalistes. Sur la grande route qui arrive de Biélorussie, les habitants des villages se souviennent que c’est par ici que sont arrivés les blindés et les troupes russes, le 24 février 2022 et la région a été occupée pendant plus d’un mois. “Bien sûr qu’il y a une menace, les russes peuvent revenir à n’importe quel moment”, nous lâche une garde-frontière. Elle raconte que les Russes lancent des drones de combat presque chaque jour depuis l’autre côté de la frontière, sur les villages que franceinfo a traversé.
Nombreux soldats ukrainiens à la frontière
Dans la grande ville de Tchernihiv, Vadim qui attend le bus, se veut plus rassurant. Bien sûr, “il suit comme tout le monde les infos” sur ces mercenaires de Wagner qui vont s’installer côté biélorusse, bien sûr que “ça ne le rassure pas”, mais il dit faire “confiance aux soldats ukrainiens qui gardent la frontière”. “L’an dernier quand les Russes sont arrivés”, dit-il, “ce sont les civils qui ont essayé de les arrêter”, sans succès. À présent l’armée est là, on croise beaucoup de soldats dans le secteur, alors Vadim assure que ni les Russes, ni les Biélorusses n’arriveront plus à passer aussi facilement la fameuse frontière.
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