Alors que les acteurs nationaux se vautrent dans le confort de l’inefficacité, de la stérilité, du manque d’imagination, se plantent les banderilles pour des postures et des conforts, le Mali ne cesse de s’engluer à une place indigente dans la lutte contre la propagation de la COVID-19, tout comme dans l’affirmation de la souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
Décès du COVID-19 : le Mali champion d’Afrique de l’Ouest
Avec 65 décès dont 23 survenus en dehors des centres de prise en charge, à la date du 24 mai et 67 décès, dont 23 survenus en dehors des centres de prise en charge, 1059 cas positifs, à la date du 25 mai, le Mali détient la palme olympique du nombre de décès de la Maladie à Coronavirus au niveau de la Région Afrique de l’Ouest. Le Sénégal, par exemple, à la date du 26 mai, était à 36 morts pour 3 130 cas déclarés ; la Côte-d’Ivoire était à 30 morts pour 2 423 cas déclarés ; le Burkina Faso était à 52 morts pour 841 cas déclarés ; la Guinée était à 20 morts pour 3322 cas déclarés ; le Bénin était à 3 morts pour 191 cas déclarés…
Sinistre exploit pour un Mali qui doit ravaler son orgueil d’antan et prendre l’habitude des indigentes dernières places qui semblent lui revenir de droit, tant la mal gouvernance y a force de loi ; les batailles de posture qui occultent l’essentiel.
Un Malien, un masque : l’apartheid urbain
Dans le cadre de son Programme ‘’Un malien, un masque’’, le Président IBK, dans son adresse à la Nation du 10 avril dernier a annoncé une commande spéciale de 20 millions de masques lavables qui sera livrée à Bamako dans le courant de la semaine prochaine, c’est-à-dire la semaine suivant le discours du 10 avril. IBK a-t-il commis un lapsus linguae ou vraiment ses 20 millions de masques ne sont destinés qu’à Bamako, la capitale ? Il y a-t-il eu une confusion entre ‘’livrés’’ à Bamako et ‘’destinés’’ à Bamako ? Parce qu’il parle clairement d’une ‘’commande spéciale de 20 millions de masques lavables qui sera livrée à Bamako dans le courant de la semaine prochaine’’.
Les faits apportent un début de réponse. Les autorités viennent de remettre 1 250 000 masques à la faîtière de la jeunesse, à savoir le CNJ-Mali, pour une large distribution dans les six communes du District et la périphérie de Bamako. Ainsi, les Maliens sont les Maliens de Bamako et environs. Pourtant, quasiment toutes les régions du Mali sont touchées par la propagation de la Maladie à Coronavirus. Ah oui ! Il faut faire du boucan comme à Kayes, pour qu’on daigne envoyer des broutilles d’équipements sanitaires. En attendant, avec Bamako et ses dépendances, c’est l’apartheid urbain qui prend son plein droit. Qui dit quoi ?
Excellence au sommet de l’État : encore la cata
‘’Le ministère des Affaires religieuses et du culte, sur la base de la délibération de la Commission Nationale d’Observation de la Lune, chargée de la fixation des dates officielles des fêtes musulmanes et du début du mois de Ramadan, a l’honneur d’informer la Communauté Musulmane du Mali que le Croissant Lunaire CHAWWAL ou « SELI N’TJINI KALO » a été aperçu ce vendredi 22 mai 2020 dans plusieurs localités du pays notamment à Dioila, Dioro, Boureme et Bamba.
En conséquence, le CHAWWAL ou « SELI N’TJINI KALO » débute au Mali ce samedi 22 mai 2020 sur toute l’étendue du territoire national’’.
Les rédacteurs de ce communiqué qui est tout ce qu’il y a de plus officiel au Mali, devaient vraiment avoir la tête dans la lune pour se rendre coupables de telles légèretés : le vendredi, c’est le 22 mai et le samedi également était le 22, à en croire le Communiqué du ministère. Au lieu de nous dire que la fête de l’Aïd-El-Fitr se tiendra le samedi 23 mai sur toute l’étendue du territoire national, le communiqué botte en touche pour nous annoncer le CHAWWAL ou « SELI N’TJINI KALO » qui débute au Mali ce samedi 22 mai 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Impossible d’annoncer la date de la fête, parce qu’à chacun sa date de fête sur l’étendue du territoire national. En cela, Kidal n’innove en rien.
IBK : alter ego de Billal
À Bamako, le Président Ibrahim Boubacar KEITA décide de gracier 400 détenus ; à Kidal, le Président en exercice de la Coordination des mouvements armés (CMA) Billal Ag ACHERIF décide également d’user de son pouvoir discrétionnaire d’élargir 21 détenus de la prison de Kidal. La scénique prévoir la présence du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSMA qui sont des bouche-trous de légitimité pour cette organisation à la loyauté douteuse envers la République.
INFO-MATIN