Dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 juin 2019, le ministre de l’Intérieur béninois, Sacca Lafia, a annoncé l’attaque des éléments des forces de l’ordre du pays à Tchaourou, dans la ville d’origine de l’ex-président Boni Yayi. Le bilan officiel fait état d’une trentaine de blessés.
Dans la ville de l’ex-homme fort du Benin, Boni Yayi, les habitants ont été contraints à la fuite lors d’une attaque menée contre les éléments des forces de l’ordre du pays. Selon les témoignages du ministre Sacca Lafia, il s’agit d’une attaque perpétrée courant fin de la semaine dernière par des « groupuscules qui ont fait usage de fusil artisanal et d’armes blanches blessant grièvement une trentaine d’agents » qui se trouvaient sur les lieux. Au cours de cette attaque, les habitants ont été obligés de s’enfuir pour se réfugier dans des villages contigus. Selon le communiqué du ministre, il s’agit de la partie nord du pays « où les partisans de l’ex-président et opposant Boni Yayi ont monté des barricades. » Six semaines après les élections législatives du 28 avril auxquels l’opposition n’a pas pris part, des violences ont éclaté dans cette zone du pays. La rivalité existante entre l’actuel président de la République, Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi ne date certainement pas d’aujourd’hui. Lorsque le second était chef de l’État, le premier était dans le camp de l’opposition. Maintenant que Patrice est élu président, Boni est dans le camp des opposants. Depuis le début de ce mois de juin, Boni Yayi a pourtant été convoqué par un juge dans une affaire tenue jusqu’à présent secrète. Suite à un problème de santé, explique son avocat, Boni peine à répondre à cette convocation de la justice.
Mamadou Diarra