Cela fait 5 jours qu’on est toujours sans nouvelle des deux touristes français dont la disparition a été signalée le 1er mai dernier, alors qu’ils étaient en vacances dans le parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin. Selon des sources dignes de foi, il s’agit bien d’un enlèvement. Cela, en ce sens que le guide béninois qui les accompagnait a été retrouvé mort et criblé de balle. Son corps gisait près du véhicule de marque Toyota 4 Runner à bord duquel étaient les touristes.
Une sécuritaire d’affirmer que les deux touristes ont probablement même été conduits hors du Benin par leurs ravisseurs. On apprend aussi que les deux touristes étaient des habitués de la zone puisqu’ils ont visité plusieurs sites dans le sud du pays, dont Abomey et Ouidah. Ils devaient s’envoler hier dimanche soir pour Paris. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que l’ensemble des services de l’État était mobilisé.
Selon un proche, l’un des touristes avait pour nom Patrick. Agé de 45 ans, il était originaire de la Manche mais il vit depuis 25 ans à Paris. Il travaille dans la confection de bijoux. L’autre Français porté disparu se nomme Laurent. Agé de 50 ans, il est professeur de piano dans un conservatoire de la région parisienne. Ce dernier a même des origines africaines et rêvait de ce voyage depuis fort bien longtemps.
La forêt dans laquelle ils ont été enlevés La Pendjari, avec ses 4 700 km2, est l’un des trois parcs de l’ensemble WAP (W, Arly et Pendjari) qui s’étend sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, et l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l’Ouest. Sa situation géographique, limitrophe avec le Burkina Faso, était une menace constante, désormais réelle : le pays voisin est confronté à une dégradation de la situation sécuritaire sur son sol depuis 3 ans, avec une accélération alarmante ces derniers mois.
La zone avait récemment été placée comme « formellement déconseillée »par le Quai d’Orsay, « compte tenu de la présence de groupes armés terroristes et du risque d’enlèvement ».
Certes, faute de revendication, on ignore encore l’identité véritable de leurs ravisseurs. Même si des spécialistes estiment qu’il pourrait s’agir d’une œuvre des hommes de main du N°2 de l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Lesquels opèrent dans plusieurs pays sahéliens et même au-delà en faisant recours à des sous-traitants. Contrairement à AQMI, très professionnel dans ses productions, l’EOGS ne communique presque pas sur les otages qu’il détient. Parfois même il va jusqu’à les décapiter à travers des scènes terrifiantes rendues publiques dans des vidéos.