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Ben le Cerveau: une autre victime de la révolution

Après l’épisode de Issa Kaou N’DJIM, l’attention est désormais dirigée sur la situation de Adama Ben DIARRA dit Ben le Cerveau en mailles avec la justice pour des faits présumés «d’atteinte au crédit de l’État». Dans cette affaire, le procureur du tribunal de la commune VI a décidé de le placer sous mandat de dépôt en attendant sa comparution le vendredi prochain. Comme Issa Kaou N’DJIM, Ben le Cerveau sera-t-il aussi victime de leur révolution.

Comme dans la plupart des cas à travers le monde, la révolution de notre pays engagée contre le régime Ibrahim Boubacar KEITA, en 2020, est en train de bouffer certains de ses fils. Après Issa Kaou N’DJIM, écarté par les nouvelles autorités de la transition, la justice vise un autre soutien et grand mobilisateur contre le régime IBK qui a fini par craquer. Il s’agit de Adama Ben DIARRA, alias Ben le Cerveau, placé ce mardi sous mandat de dépôt, après une audition à la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) où il a passé la nuit, avant sa comparution devant la justice ce vendredi.
Invité dans une radio de place pour présenter le bilan de de leur tournée internationale, le Commandant, comme l’appellent certains de ses camarades du mouvement Yerewolo Débout sur les remparts, Ben le Cerveau a aussi évoqué la gestion du pays en appelant au respect du délai de la transition, de la lutte contre l’injustice, de l’agissement du service de renseignement, et de la candidature du colonel Assimi Goita à la présidentielle.
Comme si l’histoire se répète, à l’image de Issa Kaou N’DJIM, Ben le Cerveau risque de connaitre le même sort : être radié du Conseil de national de transition et condamné par la justice pour atteinte au crédit de l’État.
Trois ans plus tôt, le mouvement de contestation appelé ‘’Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP)’’, avec souvent la participation des enseignants du pays, brandissait le coup d’État du 18 août 2020 comme un trophée, une éclatante victoire sur la mauvaise gouvernance du pays, l’insécurité, le favoritisme, la gabegie, etc.
Entre les civils et les militaires qui sont intervenus pour parachever la mobilisation populaire, c’était la complicité. On était encore dans la ferveur du départ du président IBK, accusé d’être le problème de l’État malien.
En lieu et place, les héritiers du coup d’État ont promis un nouveau départ avec une nouvelle façon de gouverner le pays pour faire espérer le peuple.
Mais, plus le temps passe, l’horizon s’assombrit avec les querelles de positionnement au sein du M5 et du gouvernement. Et la confiance d’une partie du peuple aux nouveaux hommes forts du pays qui ont promis monts et merveilles aux populations commence à être entamée sérieusement.
C’est le cas notamment des enseignants regroupés au sein d’un collectif appelé Synergie. Ils sont considérés comme l’un des tombeurs de l’ancien régime, sinon des enfants de la révolution.
À ce jour, leur acquis syndical obtenu sous IBK, quand bien même peinait à être appliqué a été complément remis en cause avec l’uniformisation des grilles de salaires imposée par la Transition. Par conséquent, la forte mobilisation pour exiger l’application de l’article 39 a été une désillusion, sinon une trahison. D’où l’indignation des enseignants. Ils sont l’un des premiers héritiers à ne pas obtenir satisfaction de la part des nouvelles autorités.
Après Issa Kaou N’DJIM, le Ben Cerveau est-il en voie d’être bouffé par la révolution qu’ils ont animée contre IBK. Ce qui est sûr, ces situations illustrent cet adage qui dit: « La révolution est comme Saturne : elle dévore ses propres enfants.»
Une réalité qui a bien échappé aux mobilisateurs et influenceurs du M5-RFP qui pensaient être irremplaçables dans le dispositif de la Transition. Tout se passe, comme si l’histoire se répète. En effet, comme par le passé, beaucoup de personnalités politiques au Mali et ailleurs ont été victimes de leur lutte gagnée ou remportée.
En effet, on peut rappeler la démission du feu Pr Mamadou Lamine TRAORE qui a quitté le Parti Adema PASJ en 1994 dont il était l’un des fondateurs pour créer le MIRIA. À l’époque il s’opposait à la nouvelle ligne de conduite imposée par le président Alpha Oumar KONARE avec qui ils ont créé l’Adema, après la révolution de mars 1991.
Celle-ci éloignait le parti de certaines de ses valeurs socialistes, qui était appliquée au détriment des militants qui ont animé la mobilisation contre Moussa TRAORE.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

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