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Bégaiement : À ne pas négliger

Le bégaiement n’indique pas nécessairement une maladie. Il peut survenir en cas d’antécédents familiaux de bégaiement ou de nervosité. C’est un trouble qui ne doit pas être négligé parce qu’il isole les personnes qui en sont atteintes. Celles-ci doivent faire face à leur sentiment de honte, au manque d’estime de soi, à la peur de devoir s’exprimer.

 

Le bégaiement est un trouble du langage comme le retard de la parole, du langage ou de la déglutition. Il a une particularité, selon l’orthophoniste Aguibou Madani Tall, d’être un trouble du rythme et de la fluence de la parole.

Le spécialiste déclare que prononcer un mot pour la personne qui bégaye est un calvaire. Elle force et fait des arrêts à chaque fois. Il précise qu’avec ces personnes, le corps intervient dans la communication.

L’orthophoniste dit que les personnes souffrant de bégaiement ne se donnent pas de la valeur et se renient. Le bégaiement c’est un problème de souffle. Il affirme que les bègues ont toujours des difficultés respiratoires parce qu’ils forcent la parole. A l’en croire, il existe le bégaiement clonique, tonique et tonico-clonique. Dans le premier cas (bégaiement de répétition), la personne répète soit le son, le mot, la syllabe, soit la phrase à plusieurs reprises. En plus de cette répétition, il y aurait une explosion du mot. Et lorsque le mot sort, des comportements parasites accompagnent la personne bègue. « C’est souvent la tête ou les yeux qui bougent, la bouche ou les narines qui se dilatent », explique t-il.

Le bégaiement tonique est celui du blocage. La personne a du mal à prononcer le début du mot ou de sa phrase. Après ce blocage, il y a une explosion du son ou du mot. Il explique que tout ceci est une lutte infernale que la personne bègue fait avec elle-même parce qu’elle ne connaît pas les règles de l’art de la communication. Pour le troisième type de bégaiement, l’orthophoniste souligne que la personne a un blocage mais fait aussi de la répétition. Tout ceci est accompagné de la peur, du mépris de soi, du manque de confiance, de l’angoisse de la honte ou encore du stress.

Il révèle que la personne qui bégaie au lieu de penser à ce qu’elle va dire, réfléchit plutôt à comment elle va le dire. D’après l’orthophoniste, quel que soit le degré de bégaiement d’une personne, quand elle est seule ou est en train de chanter, elle ne bégaiera jamais. 60 à 70% de ses consultations sont liées à ce trouble. Il s’agit des patients de tout âge. « Le bégaiement est une maladie héréditaire, il est souvent retrouvé chez les parents proches ou parents éloignés », révèle Aguibou Madani Tall. Il déclare qu’on peut être une personne qui bégaie sans le savoir du fait que le trouble ne s’est pas développé à l’intérieur. Sur ce point, il dit que l’environnement peut être un facteur déclenchant du phénomène. Contrairement à une certaine croyance, Il précise que l’imitation a une part minime dans le bégaiement.

Pour vaincre ce trouble, il faut voir un orthophoniste. Particulièrement chez les enfants, il suggère de consulter le plus tôt possible. Le développement normal du langage de l’enfant c’est à partir de 0 à 4 ans. Pendant cette étape d’acquisition de langage, il peut arriver que les enfants butent sur certains mots car n’ayant pas encore beaucoup de mots ou lexique dans leurs cerveaux. Il explique que l’enfant a tendance à chercher les mots. Mais au fur et à mesure que cela persiste, le bégaiement s’installe.

Le praticien paramédical soutient que le bilinguisme mal géré peut créer le bégaiement ou des troubles d’articulation chez l’enfant. Pour la prise en charge du bégaiement, le spécialiste procède d’abord par un travail psychologique, puis de souffle avant d’enchainer avec l’articulation des sons et la relaxation corporelle. Il amène le patient à être lui-même et à oublier ses souffrances. « C’est un calvaire que le patient ressent. Et ce calvaire est ignoré par sa famille, ses proches », déclare t-il.

La prise en charge nécessite que la personne s’accepte et accepte son handicap. L’entourage a un rôle à jouer. Il recommande à cet entourage d’aider la personne bègue et de bannir les moqueries.

Les conséquences du bégaiement sont dramatiques. La personne dans son calvaire peut manquer de confiance en lui-même, abandonner ses études voire vouloir se suicider. Une étude scientifique atteste que les personnes bègues sont les plus intelligentes parce que leur hémisphère gauche est plus développé que leur hémisphère droit.

Fatoumata NAPHO

Source : L’ESSOR

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