Cette mesure est une bouffée d’oxygène pour les opérations économiques et financières et plus généralement pour l’ensemble de la population.
La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a rouvert, hier, partiellement ses agences présentes dans notre pays, a précisé une source, ajoutant que des dispositions étaient en cours au niveau national pour assurer le paiement des salaires de ce mois.
Une autre source ajoutera que les banques pourront aussi entrer en possession de la compense. Cette mesure va soulager notamment le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers et commerces du Mali (Synabef) et la Fédération nationale des pétroles, assurances, commerces et banques du Mali (Fenpecab). Ces derniers avaient, dans un communiqué rendu public lundi 24 août, annoncé qu’ils suivaient avec «une très grande préoccupation, les décisions prises par la BCEAO, relativement à la fermeture de ses guichets et à la non disponibilité du Système de compensation bancaire».
Pour les syndicalistes, cette décision avait un impact négatif sur la situation assez fragile des entreprises et était préjudiciable à leurs clients surtout en cette période de paiement des salaires. À cet effet, les deux organisations syndicales avaient invité les autorités monétaires à reconsidérer leur position vis-à-vis du Mali.
La Banque centrale avait, pour raison de sécurité de ses biens et de son personnel, fermé toutes ses agences dans notre pays. Cela, dès le début des événements ayant conduit au renversement du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta par l’armée.
Précisons que le paiement des salaires des fonctionnaires se fait à partir du Compte unique du trésor public (CUT), ouvert dans les livres de la BCEAO. Les transactions entre le Trésor public et les banques se font à travers leurs comptes à la BCEAO dans la Chambre de compensation «virtuelle». Cela, conformément au décret n° 2014-349/P-RM du 22 mai 2014 issu de la transposition de la directive 07/2009/CM/Uemoa portant règlement général sur la comptabilité publique.
L’article 60 de ce texte stipule : «… L’unité de trésorerie est le principe selon lequel le Trésor a un seul compte ouvert à la Banque centrale dans lequel toutes les ressources de l’État sont déposées et duquel tous les décaissements sont effectués».
Au terme de l’article 61, il est précisé que «tous les fonds publics, y compris les ressources extérieures mobilisées au titre des projets sont déposés dans un compte unique du Trésor public ouvert dans les livres de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest…».
Le Système interbancaire de compensation automatisé dans l’Uemoa (Sica-Uemoa), quant à lui, est un outil automatisé d’échange et de règlement des opérations de paiement de masse. Il s’agit là de petits montants, sous forme de virements, de chèques ou d’effets de commerce, entre établissements participants aux niveaux national et régional. Il se compose de neuf systèmes de compensation, d’un système national pour chacun des États membres de l’Uemoa et d’un système de compensation régional. Les participants à Sica-Uemoa sont les banques, la BCEAO, la Poste et le Trésor.
Cheick M. TRAORÉ
Source: Journal l’ Essor-Mali