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Bataille pour la primature : Soumeylou Boubèye Maiga disqualifié ?

Depuis la reconnaissance de la victoire électorale d’IBK par son rival, Soumaila Cissé, la résidence du nouvel élu, à Sébénicoro, ne désemplit plus. A peine reste-t-il la place d’une natte dans la cour de la concession; les fleurs ont disparu, piétinées par les militants de la première heure comme par les immigrants nés du …premier tour du scrutin. Que cherche tout ce beau monde ? Cueillir les fruits de la victoire! Un habitué de Sébénicoro nous rapporte que les candidats et autres personnalités ralliés à IBK se pressent en rangs serrés sur les fauteuils, sans songer un seul instant à quitter les lieux.SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA ASMA CFP ADEMA ELECTION PRESIDENTIELLE

Quand il arrive que l’un d’eux s’absente pour quelques minutes, il revient demander à ses pairs avec angoisse : « Est-ce qu’il s’est décidé quelque chose en mon absence ? ». Loin de laisser IBK libre de décider de la composition de son équipe et d’en informer qui de droit en temps opportun, « ses alliés l’ont carrément envahi », se plaint un responsable du RPM qui dénonce ouvertement la concurrence féroce que lui livrent les nouveaux venus. Vendredi soir, les centaines de squatteurs politiques de Sébénicoro auraient reçu le message suivant: « Le président élu a besoin que vous vous retiriez pour lui permettre de recevoir les diplomates étrangers qui sont nombreux à solliciter une entrevue et que parviennent pas à être reçus ! ».Un petit coup de balai, en somme…

 

En attendant la formation du gouvernement, où tout le monde veut siéger, les sources concordent à dire que la bataille fait rage pour l’obtention de la primature. Obnubilé par ce portefeuille, Soumeylou Boubèye Maiga se battrait des pieds et des mains pour l’arracher. Il ferait valoir son expérience ministérielle, son ralliement précoce à la candidature d’IBK et le fait qu’il ait quitté son parti – l’Adema – à cette fin. Problème : Maiga est desservi par son passé. En tant que patron de la Sécurité d’Etat, il a donné la chasse à nombre d’actuels alliés d’IBK. C’est même lui qui, en 2000, à la tête d’un mouvement de « réformateurs » opposé à la candidature d’IBK, a contribué largement à briser l’élan présidentiel d’IBK en le chassant de l’Adema. De plus, Maiga passe pour une hirondelle politique qui fuit son nid dès que souffle le moindre petit vent contraire. Transfuge multirécidiviste de l’Adema, rien ne garantit son ancrage définitif dans le camp d’IBK au cas où il n’ aurait pas la primature. Mieux, Maiga caresse, depuis des années, le rêve de devenir chef de l’Etat: s’il parvient à s’installer à la primature, n’en fera-t-il pas aussitôt un tremplin pour prendre la place d’IBK ? Et s’il arrive qu’IBK lui demande de quitter la primature, ne créera-t-il pas, comme il en a l’habitude, un nouveau front de guerre ?  Bref, l’ambition de Maiga ne plaide pas en sa faveur, le poste de Premier Ministre constituant un poste de toute confiance. En outre, comment IBK justifierait-il la nomination de Maiga à la primature aux dépens de ses vieux camarades de parti qui, à ses côtés et tous ensemble traqués par Maiga, ont affronté les périodes ingrates d’Alpha Oumar Konaré et d’ATT ? Enfin, Soumeylou Boubèye Maiga n’a rien de l’homme neuf susceptible d’incarner le changement que les Maliens attendent d’IBK.

Il semble plus plausible qu’IBK porte son choix, soit sur un Premier ministre venu de l’étranger (donc qui n’aurait de contentieux avec personne), soit sur son directeur de campagne (comme cela arrive souvent à la fin des élections), soit sur un de ses nombreux amis technocrates, ou encore sur un membre de la coalition « IBK 2012″. Il se dit qu’IBK tient en haute estime Toumani Djimé Diallo (actuel ambassadeur au Maroc), Seydou Nourou Kéita (son ancien directeur de cabinet au parlement). Il se dit aussi qu’il ne tarit pas d’éloges sur les leaders du MIRIA, le parti créé par feu Mamadou Lamine Traoré, qui l’ont soutenu dès le départ et sont les premiers animateurs de « IBK 2012″.Bocary Téréta, le dernier ministre du RPM dans le gouvernement d’ATT, n’a pas forcément dit son dernier mot, de même que Nancoma Kéita, ancien ministre de l’environnement.

Autres postes très disputés : ceux de la justice (convoités par les avocats Mohamed Ali Bathily et Baber Gano, proches d’IBK); de la communication (on parle de notre confrère Sambi Touré; de Mamadou Camara, porte-parole d’IBK, et de Rama Diallo, directrice adjointe de campagne d’IBK). Il ne paraît pas exclu que le département de la promotion féminine revienne à Madame Haidara Aissata Cissé dite Chato, candidate indépendante ralliée à IBK entre les deux tours de la présidentielle. Dramane Dembélé, le transfuge de l’Adema, pourrait ramasser un gros morceau, de même que le MPR à qui le FDR en veut à mort d’avoir rejoint IBK.

Tiékorobani

Source: Le Procès Verbal

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