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BARKHANE Partira, partira pas ?

Le sujet fait désormais partie des dossiers prioritaires de l’état-major français et des conseillers de l’Elysée. Le départ des troupes françaises du Mali est à l’étude. La crise diplomatique qui s’est exacerbée entre le Mali et la France a donné un coup d’accélérateur à ce retrait qui semble de plus en plus inéluctable. Que va décider Macron ?

Rester dans un pays où les populations sont de plus en plus hostiles à sa présence ? Ou plier définitivement bagage et s’en aller camper en d’autres horizons, sans perdre le profit stratégique de l’engagement anti-terroriste dans la zone ? C’est le dilemme qui se pose au Président français, Emmanuel Macron, dont le pays est en train de réétudier tous les aspects de son ancrage militaire au Sahel. Pour Paris, dont la popularité s’est réduite comme peau de chagrin dans le cœur des citoyens sahéliens, surtout des Maliens, le retrait des pistes sablonneuses du Mali devient presqu’une logique, tant le sentiment de rejet est fort vis-à-vis des troupes de l’Hexagone. Taxée de passivité, d’inefficacité, voire de complaisance complice à l’égard des groupes jihadistes qui sèment la terreur dans le centre et le septentrion malien, l’opération Barkhane est désormais vue par les Sahéliens comme la tête de pont d’un néocolonialisme français dont le modus operandi serait de déstabiliser la région afin de mieux l’asservir.

Face à cette vague de désamour vite changée en mobilisation anti-française tenace, l’Elysée et l’état-major des Armées françaises avaient fait le choix d’une réorganisation. Conséquence : Barkhane a délaissé ses bases du nord (Gao) et de l’extrême nord (Kidal) malien pour emménager vers la zone dite des trois frontières. Malgré ce « repli stratégique », les poussées de fièvre contre sa présence, attisée par des tirs croisés d’invectives diplomatiques, sont allées crescendo. Au point d’inciter la classe politique française à s’emparer de « la question malienne » et à bousculer l’Elysée et Matignon à prendre une décision définitive sur le maintien ou non des bérets français au Mali.

Si les options ne manquent pas pour Macron, il est probable que le « le jeune Elyséen », certainement candidat prochain à sa propre succession, joue serré politiquement. Car, maintenir ses troupes au Mali, c’est courir le risque de mettre encore de l’eau au moulin des contestataires anti-néocolonialistes qui verraient dans cette mesure une atteinte de plus à la souveraineté d’un Etat africain non-consentant à la présence militaire « gauloise ». A l’inverse, faire le choix du départ, c’est aussi donner une certaine image d’un échec français qui ressemble à une bérézina.

Rien n’est décidé mais un vent de retrait s’annonce. Paris souhaite convaincre ses alliés de soutenir les pays du Golfe de Guinée, notamment la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin et le Ghana, où l’on craint que l’insurrection islamiste ne se dissémine, d’autant plus que les frontières sont plus que poreuses. « Nous ne partons pas du Sahel, mais nous allons nous réorganiser pour que la lutte contre le terrorisme continue“, a déclaré Jean Yves Le Drian. Celui-ci ne cache plus la très forte probabilité d’un retrait.
« Si les conditions ne sont plus réunies, ce qui est manifestement le cas, pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera de combattre le terrorisme à côté, avec les pays du Sahel qui sont demandeurs », a indiqué le chef de la diplomatie française sur France 5, le lundi 14 février. Partira, partira pas ? L’avenir immédiat nous le dira.

Seydou FANE et Mohamed Meba TEMBELY

Source : lesechosmali

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