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Banques panafricaines : cette croissance qui fait peur au FMI

S’il salue la rapide expansion transfrontalière des banques panafricaines, le FMI attire l’attention sur les problèmes de supervision bancaire que soulève cet essor.

fmi fonds monetaire international christine lagarde directrice

Le rapport du FMI, publié en janvier dernier, est clair. Si les problèmes de supervision du système bancaire panafricain ne trouvent pas vite une solution, ils pourraient mettre en péril la survie du système financier régional. En cause, “des contraintes et un manque de ressources dans la plupart des pays d’Afrique”.

 

L’Afrique court vers un risque systémique, autrement dit celui de se retrouver comme au début des années 90 avec une disparition en cascades des établissements bancaires. L’institution dirigée par Christine Lagarde prend les choses au sérieux. Mauro Mecagni, le sous-directeur du Département Afrique du FMI, explique : “L’arrivée de banques panafricaines est salutaire vu les besoins d’inclusion financière et de développement des circuits financiers en Afrique.” Il ajoute que “la rapide expansion transfrontalière de ces établissements crée, sur le plan de la réglementation et de la supervision, une nouvelle problématique qu’il importe de gérer. Pourquoi ? Parce que celle-ci pourrait causer des risques systémiques et des risques de contagion”.

Quatre pays dominent ce secteur

Les banques panafricaines ont pris de l’ampleur ces dernières années. Selon les experts du FMI, “les banques ont une présence systémique dans quelque 36 pays”. Elles ont même damé le pion aux établissements bancaires européens et américains implantés de longue date sur le continent africain. Toujours selon ce rapport, quatre pays dominent ce secteur : le Maroc, le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya. Et ceci s’explique. L’Afrique du Sud a profité de la fin de l’apartheid pour exporter son savoir-faire à l’étranger. Au Nigeria, les leçons de la crise bancaire du milieu des années 2000 ont été retenues. Les banques nigérianes se sont donc ouvertes à l’international afin de valoriser leurs fonds propres. Au Maroc, face à un marché local saturé, les banques ont dû étendre leurs réseaux, notamment en Afrique subsaharienne. Enfin, le Kenya avec la révolution technologique a su favoriser le paiement mobile et son expansion dans toute l’Afrique de l’Est.

Mieux centrer la surveillance

Charles Enoch, qui a participé à l’élaboration de ce rapport, explique que celui-ci est “une application des priorités institutionnelles visant à mieux centrer la surveillance en renforçant l’évaluation du secteur financier, des interconnexions et des effets de contagion, et il constitue un exemple de l’excellente collaboration entre départements du FMI et avec les autorités de la région”. Comme recommandations, les experts du Fonds monétaire international appellent à mettre en place une supervision consolidée et à renforcer la coopération pour la résolution de crises. Pour animer le processus de réforme en Afrique, le FMI recommande des collèges de superviseurs pour toutes les banques panafricaines et la création d’un comité de superviseurs des principales banques transfrontalières. Le rapport note enfin que “la plupart des pays africains ont également besoin de renforcer leur dispositif de résolution bancaire au plan national”.

Source: afrique.lepoint.fr
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