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Banque Africaine de Développement: Adesina Akinwumi, la broyeuse

À presque deux ans depuis son élection à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), le Nigérian Akinwumi Adesina bande les muscles.

Akinwumi Adesina president bad Banque africaine développement

Selon nos confrères de Confidentiel Afrique visité par LEJECOS, on apprend que l’institution qu’il dirige n’est plus un long fleuve tranquille. L’espoir tant suscité par sa nomination cède peu à peu à l’inquiétude.

« Au siège de la Banque africaine de développement (BAD), ça va très mal. Les travées de l’institution prennent eau de toutes parts. Du moins en grande partie. Une grosse tempête qui emporte tout sur son passage continue de s’abattre sur certains départements stratégiques de l’institution mal- en-point. Un seul homme se trouve au centre de ce vent de malaise aux braises chaudes. Le nigérian Adesina Akinwumi, Président élu à la tête de la BAD depuis mai 2015, le successeur du Rwandais Donald Kaberuka, s’est révélé à l’épreuve de deux années de ses tâches, un véritable ´´ concasseur ´´. »  écrivent nos  confrères de Confidentiel Afrique.

Et pourtant, à sa nomination Akinwumi Adesina  donnait l’air d’un homme de consensus avec son ambitieux programme dénommé les « Top 5»  ou « Cinq grandes priorités » : Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique  et Améliorer la qualité de vie des Africains. Mais deux ans après, l’espoir commence à disparaître.

On assiste de nos jours à une  cascade de départs au niveau de l’encadrement supérieur et au niveau du personnel. Le sénégalais Ismaila Dieng, contre toute attente, rend le tablier cinq mois après sa prise de fonction. Une démission d’autant plus surprenante que cet ancien du Fonds monétaire international était attendu pour mettre un peu d’ordre dans la communication de l’institution malmenée, dit-on, par le tandem Joel Kibaso- John Philips.

Il n’est pas le seul à être victime de la machine broyeuse. Pour preuve, le départ du Dr Sipho Moyo, qui assurait la fonction de directrice de cabinet du Président Adesina lui même   depuis novembre 2015.   L’ex égérie de Akinwumi Adesina est reléguée  à la “Direction des grands projets”, un poste du reste qui n’existe pas encore dans l’organigramme. Le départ du Dr Moyo  suscite des interrogations. En plus de ses qualités techniques, la directrice de cabinet est une femme de confiance qui assurait la coordination et le pilotage hautement stratégique de la maison. Son éviction à presque mi-parcours de son mandat pose un sérieux problème. Adesina s’est-il rendu compte de la mauvaise trajectoire empruntée et pour se donner bonne conscience, l’infortunée Dr Moyo  est conduite à l’abattoir ?  S’agissait–il d’un mauvais casting ?

Frannie Léautier,  1ère Vice-présidente principale quitte le navire pour raisons familiales selon la BAD

Selon le communiqué publié par la Banque Africaine de Développement,  Frannie Léautier a pris la décision de mettre fin à ses fonctions pour des raisons familiales. A un mois des assemblées annuelles, cette thèse ne résiste pas à l’analyse.  Pour rappel, dans sa publication électronique datée du 09 février  2016, le journal de l’économie sénégalaise annonçait déjà que « Dr Frannie Léautier, une grande professionnelle très respectée en Afrique et en dehors du continent avait déposé sa démission tuée dans l’œuf avec des gages données par Adesina , au mois de novembre dernier. »

  Un style de management décrié depuis le début de son magistère

Akinwumi Adesina baptisé dans les couloirs de l’institution de la Banque le « Destroyer aveugle » a réussi la prouesse de fédérer les frustrations et rancœurs du personnel, le poussant même  à parler de grève. Du jamais vu. Pour preuve, en début septembre 2016,  «  une réunion du conseil du personnel houleuse s’est déroulée à Abidjan sous la présidence du Président du SCO Babatunde ADENIBI, réputé pourtant homme de poigne. Attaqué de toutes parts par le personnel pour sa passivité, son inertie face à ce qu’il est assimilé à une «purge» par le personnel, il a tenu à rappeler  que la SCO n’est pas un syndicat  et qu’elle «n’est pas habilité à donner un mot d’ordre pour des actions de désobéissance, telle que le service minimum ou la grève, comme moyen d’expression de la frustration et du mécontentement du personnel face au silence pesant et à l’absence de communication autour du processus de restructuration en cours à la Banque». De même, il ajoute que la réunion du conseil du personnel ne «visait pas à susciter stress ni angoisse, mais à permettre au personnel de mieux se préparer moralement et psychologiquement au traumatisme et au choc que nous tous risquons de subir du fait de cette opération”.

Telle une prophétie, cette invite du Président du SCO Babatunde ABENIBI trouve tout son sens aujourd’hui, au vu de tous les départs au niveau de l’institution et du lot de désespoirs qui a fini d’envahir le personnel.

Le retour en puissance de John Philips à quelques semaines seulement  des assemblés anuelles  pose problème et prouve s’il en était besoin encore que celui que l’on surnomme le « Destroyer aveugle » ne sait plus comment diriger le navire.  Commet peut-il ramener cette homme « réputé porté  sur le bling bling ostentatoire, dépouillé du tropisme francophile », au bon souvenir des journalistes africains. Mieux c’est à se demander s’il y a encore des employés dans le pool de communication de la BAD ?

Où va la Banque africaine de développement ?

Comment Akinwumi Adesina va-t-il financer ses cinq grandes priorités ? C’est une question qui taraude tous les esprits et même les analystes les plus avisés avec des boules de cristal ne peuvent prédire les lendemains de cette banque.

Toutefois, à partir de faits constants, tout le monde s’accorde à dire que l’avenir est incertain.  En effet, lors de la 13eme reconstitution du Fonds africain de développement (FAD),  les donateurs avaient mis sur la table 7,3 milliards de dollars américains pour le cycle de 2014 à 2016, dont 1 milliard dédié à la Facilité en faveur des États fragiles.

Trois ans plus tard avec l’avènement du « Broyeur »,  à la réunion de Novembre 2016, la  coalition mondiale de donateurs s’est engagée à soutenir la transformation structurelle des économies africaines ainsi que les Cinq grandes priorités – les Top5 – de la Banque africaine de développement (BAD) en s’accordant sur un montant de 7,06 milliards de dollars américains pour aider à la réalisation de projets et de programmes de développement dans les 38 pays d’Afrique à faibles revenus soutenus par le Fonds africain de développement (FAD)  au cours des trois prochaines années. Un montant  légèrement inférieur au 13eme FAD.  Cela sonne déjà comme une adhésion très timide des donateurs à la politique mise en œuvre par Adesina.  Une posture des donateurs expliquée  par le fait  qu’ils ne seraient pas tout à fait rassurés par la voie empruntée par la banque.

Ismaila BA

La rédaction

lejecos.com

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