Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon est au Liberia ce vendredi matin, première étape d’une rapide tournée en Afrique de l’Ouest dans les pays touchés par la fièvre Ebola. Hier soir, Ban Ki-moon a vu l’équipe de l’UNMEER, agence de l’ONU pour la réponse à Ebola, basée à Accra.
Après le Liberia, Ban Ki-moon sera cet après-midi en Sierra Leone et demain en Guinée et au Mali. L’épidémie a causé la mort de 6 900 personnes sur 18 500 cas déclarés d’après l’OMS.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Plus qu’une visite de travail, ce très court voyage de Ban Ki-moon est un symbole. Le secrétaire général des Nations unies est sur le terrain pour rencontrer les personnels qui accomplissent leur mission dans la zone infectée. Ban Ki-moon est aussi là pour faire un point sur la réponse apportée par la communauté internationale avec les autorités des pays concernés : le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée et dans une moindre mesure, le Mali.
D’après les organisations présentes sur place, le but fixé au 1er décembre a été atteint : 70 % des cas de fièvre Ebola ont semble-t-il été recensés et traités. Le risque le plus important, engendré par cette relative amélioration, est une baisse de la vigilance.
Nous ne sommes pas du tout sortis d’affaire, explique Médecin sans frontières. Il faut continuer d’informer, car de nouveaux cas apparaissent, certes moins nombreux, mais dans des zones qui n’auraient pas dû être atteintes, comme l’ouest de la Sierra Leone par exemple. Cela signifie que les gens se sentent moins menacés par la contamination, et c’est le risque. Tant que 100 % des malades n’auront pas été identifiés, le risque d’une rechute existe.
Des progrès, mais rien de gagner
Faut-il parler d’amélioration ? Les avis des personnes impliquées dans la lutte contre l’épidémie de fièvre Ebola sont partagés.
Certes, on remarque une augmentation moins rapide des cas déclarés chaque semaine. La logistique Nations unies est en place. Lorsqu’un malade est repéré, il est pris en charge, la zone de contamination isolée, des vivres sont parachutés par le Programme alimentaire mondial (PAM) afin d’éviter les contaminations par déplacement de population. Médecins sans frontières, très critique l’été dernier de la lente réponse apportée par la communauté internationale reconnait les progrès réalisés.
Toutefois, le danger d’un nouveau pic d’Ebola n’est pas à écarter, car des cas se déclarent loin de l’épicentre, loin de la zone des trois frontières Liberia, Sierra Leone et Guinée. Cela signifie que l’information n’est pas passée ou que les populations s’estiment à l’abri. Ce n’est pas le cas, ce ne sera pas le cas tant que 100 % des cas ne seront pas identifiés.
Ban Ki-moon vient saluer le courage de ses équipes et le sacrifice des personnels de santé locaux qui ont payé un très lourd tribut au début de l’épidémie.
L’après-Ebola, et la remise sur pied des systèmes sanitaires doivent déjà être envisagés. Ce ne sera pas le plus simple.