A Bagadadji, certains espaces sont impropres. Les ordures sont dispersées presque partout, dans les carrés, dernières les concessions et les caniveaux sont remplis de déchets et des eaux usées.
Bagadadji est situé au cœur même du centre-ville de la capitale malienne, en Commune II du District de Bamako, un quartier très peuplé et grouillant au plan commercial. Suite à petit tour effectué par notre équipe de reportage, il nous revenu de constater partout des espaces très sales, pleins d’immondices, d’ordures, de ferrailles, d’eaux usées. En fait, les ordures sont éparpillées jusque sur les lieux de travail des commerçants étalagistes, boutiquiers et des femmes vendeuses de nourriture.
Selon les Habitants du quartier, la Mairie s’est désintéressée carrément du domaine d’assainissement dans leur quartier. Et l’OZONE aussi ne fait plus correctement leur tâche. A leurs dires, ce sont les citoyens mêmes qui contribuent pour payer les privés qui font le ramassage des ordures. A la fin de chaque fin de mois, ils paient 4000 francs CFA par famille pour les personnes qui les ramassent à bord des chameaux. Il y a certaines familles qui déposent leurs déchets au milieu du carré ou des artères principales.
Pour Mohamed Cissé, un Boutiquier à Bagadadji, c’est eux mêmes qui ramassent leurs ordures puisqu’il n’y a plus lieu de comptes sur la Mairie qui ne fait plus rien pour rendre propre leur quartier et la plus forte raison la cité. « Avant, c’était mieux. Mais, maintenant, depuis les dernières municipales toutes les Mairies de Bamako ont démissionné en matière d’assainissement. Même le Gouvernorat du District ne fait rien pour nous sinon que de démolir arbitrairement les places des gens », déplora un autre citoyen du quartier. Et d’ajouter que souvent ces déchets peuvent durer trois ou quatre jour sans être ramassés et l’odeur est insupportable. Selon une vendeuse de nourriture d’à côté, son lieu travail ne concorde pas avec l’insalubrité. Les ordures sont très dérangeantes pour elle et ses clients. «Vraiment, si l’Etat peut agir pour que les quartiers de Bamako puissent être propres, cela serait salutaire pour nous et nos enfants », s’est-elle lamentée.
Adama Kanté, un maçon, ajoute que la Mairie a démissionné pour l’assainissement de ce quartier. « Un jour, ils sont venus prendre nos noms qu’ils vont venir ramasser nos ordures ; mais, jusqu’à présent rien. C’est nous qui avons pris l’initiative de payer chaque fin de mois les charretiers et tireurs d’animaux domestiques pour nettoyer notre cadre de vie. On ne compte plus sur notre Mairie».
Pourtant, à chaque cérémonie, on déclare «Bamako, ville propre ». Mais, sur le terrain, dans la pratique, rien. Donc, où sont les services d’hygiène publique que l’Etat paie et entretient avec l’argent du contribuable malien ? Comment peut-on se protéger contre les pathologies liées à l’insalubrité ?
Mariam Sissoko et Fatoumata Bintou Tounkara, Stagiaires
Source: LE COMBAT