Les accidents de la circulation sont en grande partie causés par des excès de vitesse. En la matière, les minibus de transport en commun communément appelés Sotrama, ne  font pas grand-chose pour démentir leur mauvaise réputation. L’un d’entre eux s’est encore signalé hier par un accident spectaculaire qui l’a vu finir sa course dans… une boutique.  L’accident s’est  produit à Bamako-Coura en Commune III du District de Bamako devant l’ex-salle de cinéma Vox, communément appelé « Vox Da ».

Il était 10 h 30 quand le conducteur, pour éviter de s’arrêter au feu  tricolore qui allait passer au rouge d’une seconde à une autre, a brusquement accéléré. Résultat : il a perdu le contrôle du véhicule qui est allé s’encastrer dans une boutique sans heureusement faire de victime.

« En le voyant foncer sur nous, nous avons tous  couru pour nous sauver. C’était la sauve-qui-peut », témoigne un jeune homme qui était assis devant la boutique avec d’autres camarades au moment des faits.

L’accident a évidemment provoqué la colère de la foule qui a failli lyncher le chauffeur qui était seul à bord avec son apprenti. Mais ils ont échappé à  furie populaire grâce l’intervention diligente du sergent-chef de police Moussa Dembélé qui est intervenu à temps pour  les mettre à l’abri dans un lieu sécurisé, en attendant l’arrivée de l’équipe de constat et de la Protection civile. Selon le sergent-chef Dembélé, il n’y a pas eu de mort puisque les gens ont eu le réflexe de se sauver. Mais, l’équipe de la Protection civile a constaté qu’un homme avait été légèrement blessé au talon. Comme dommages matériels, l’on note la destruction de la devanture de la boutique et des installations d’un étalagiste.  L’on pouvait voir également éparpillés sur le sol des cartons de boissons et des dattes détruites. Deux motos de type Djakarta ont été également endommagées.

La foule n’ayant pas eu l’occasion de  châtier le chauffeur, elle s’en est prise à un apprenti qui conduisait une autre Sotrama. « Désormais, nous allons tuer les chauffeurs de Sotrama qui, par excès de vitesse, provoquent des accidents », vociférait un homme en colère. Mais au lieu de garder profil bas, l’apprenti répondra effrontément : « Si vous pouvez le faire, faites-le ! ».  Il n’en fallait pas plus pour que les gens se ruent sur lui dans son véhicule qui était obligé de rouler lentement à cause de l’embouteillage.  L’apprenti a ainsi essuyé plusieurs coups avant de pouvoir s’extraire de l’embouteillage.

Sans être partisan d’une quelconque forme de punition populaire, l’on peut dire que celui-là a bien mérité ce qu’il a cherché.

Aminata Dindi SISSOKO