Nombreux sont les maliens qui attendent avec impatience depuis trois longues années la réalisation de la vaste promesse de campagne d’un Mali uni, fort et prospère du candidat IBK.
Le temps est-il l’ennemi de l’homme ? En tout cas, il donne l’occasion de savoir la vérité. Trois ans de gestion du pays par IBK les langues commencent à se délier parce que les immenses espoirs que son élection avait suscités commencent à s’étioler au fil du temps. Ni la parodie de son directeur de communication M. Racine Thiam tous les mois, encore moins le langage diplomatique qui embellit le taux de croissance et invente les chiffres pompeux des jeunes diplômés qui ont obtenu du job, ne dissipent la grande colère sociale. Le Président français François Hollande veut-il sauver son ami IBK du naufrage politique en lui donnant l’organisation du sommet Afrique France ? Le visage de Bamako n’est-il pas entrain de devenir luisant après le passage de « l’Ouragan Ami Kane » ?
Le Mali s’apprête à organiser au mois de janvier 2017 le sommet Afrique-France. Ce genre de sommet est une occasion pour les Etats qui y participent de renforcer la coopération, mais aussi de créer des liens de partenariats dans divers domaines de la vie socio-économique. Mais au-delà du renforcement des liens politico diplomatiques, le sommet Afrique-France est aussi une occasion pour le pays qui abrite de construire des infrastructures d’accueil. C’est pourquoi les Etats se bousculent au portillon de l’Elysée pour obtenir son organisation. Le Président IBK a été l’heureux bénéficiaire de celui de 2017. Comme une pluie dans un ciel d’été, le Président Hollande semble par ce geste, sauver son ami Keita d’un naufrage politique imminent car le peuple malien qui a attendu depuis plus de trois ans des actes concrets commence à s’agacer. Aujourd’hui, Bamako renoue petit à petit avec les gros engins des travaux pratiques. Certaines artères commencent à être embellies et des axes routiers reliant certains quartiers de Bamako font peau neuve. Mais pour beaucoup d’observateurs, ces quelques actions sont comme une goutte d’eau dans l’océan des nombreux problèmes auxquels le Président de la République devait faire face. Selon certains proches du chef de l’Etat, ces actions ne sont que le début d’un vaste programme de développement. Coup de com médiatique ou réalité ? Wait and see.
En définitive, le sommet Afrique-France semble être la grande aubaine pour le Président IBK, parce qu’il lui a permis de poser enfin quelques jalons. Mais, le Mali ne se limite pas à Bamako seulement. A Kayes le problème de second pont et la réfection de la route Bamako- Kayes- Dakar se pose avec acuité. La région Koulikoro est totalement enclavée. Pas de route, pas d’infrastructures économiques. A Sikasso les attentes sont loin d’être comblées. A Ségou et à Mopti l’insécurité annihile tout projet de développement. Les cinq régions du nord sont devenues des No man’s land où les groupuscules armés sèment la terreur et se disputent le leadership. Comme pour dire que les besoins sont encore immenses et le Président est attendu pour soulager le peuple.
Youssouf Sissoko
Source: Inf@sept