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Balance Des Paiements Et Position Extérieure Globale : Le Cas Du Mali En 2022

La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a publié le14 mai 2024, un rapport relatif à la Balance des paiements et position extérieure globale du Mali en 2022. Dans le document, l’institution financière estime que les actifs extérieurs nets du système monétaire se sont repliés de 462,7 milliards et la position extérieure globale nette du Mali s’est détériorée de 867,6 milliards.

Selon la BCEAO, au Mali, à l’instar des autres pays de l’UEMOA, une progression de l’activité économique a été observée en 2022, avec un taux de croissance du PIB de 3,5% après 3,1% en 2021, à la faveur de la hausse de la production céréalière. « Le taux d’inflation s’est établi à 9,7% en 2022 contre 3,9% en 2021, niveau supérieur à la norme de 3,0% maximum fixée par les critères de convergence de l’UEMOA. Au niveau des finances publiques, le déficit global, base engagements et dons compris, s’est dégradé en 2022, en s’établissant à 4,9% du PIB après 4,8% du PIB en 2021. Les transactions économiques et financières entre le Mali et le reste du monde, au titre de l’année 2022, se sont traduites par un solde global de la balance des paiements déficitaire de 462,7 milliards de FCFA, après un déficit de 57,8 milliards de FCFA de 2021. Le compte des transactions courantes a enregistré un déficit de 920,3 milliards en 2022 (7,9% du PIB), en détérioration par rapport à 2021 où il est ressorti à -814,3 milliards (7,6% du PIB) », peut-on lire dans le document.

Le rapport précise également que le solde du compte de capital s’est stabilisé, pour ressortir à 77,3 milliards de FCFA. Quant au compte financier, il a enregistré des flux nets 401,3 milliards de FCFA, après 657,9 milliards de FCFA en 2021, en liaison avec l’évolution des investissements directs, des investissements de portefeuille et des autres investissements. « Les créances nettes des institutions de dépôt sur les non-résidents, correspondant au solde global de la balance des paiements, se sont repliées de 459,1 milliards entre 2021 et 2022, du fait de la situation de la Banque centrale (-513,1 milliards), atténuée par celle des Autres institutions de dépôts (+54,0 milliards). La position extérieure globale s’est chiffrée à -8.166,6 milliards après -7.299,0 milliards un an plus tôt, en raison d’une augmentation du stock de passifs financiers envers les non-résidents », souligne la BCEAO.

S’agissant de l’évolution de la situation économique, monétaire et financière au Mali, la BCEAO note qu’en année 2022 a été marquée par une activité économique dynamique, en dépit de la persistance d’une conjoncture internationale peu favorable et des sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UEMOA. « Ce dynamisme a été porté par la résilience de l’économie malienne, induite par les soutiens budgétaire et monétaire, la bonne répartition de la pluviométrie et par la réduction de l’insécurité dans certaines zones de production. Cependant, les retards enregistrés dans la mise à disposition des intrants agricoles et l’infestation des cultures par les insectes, ont induit une forte baisse d’environ 50% de la production cotonnière, qui a été de 389.700 tonnes, après une production record de 775.000 tonnes en 2021 », précise la BCEAO.

Situation des créances intérieures…

Selon le rapport, les actifs extérieurs nets des institutions monétaires sont évalués à 508,4 milliards de FCFA à fin décembre 2022, en diminution de 459,1 milliards de FCFA par rapport à fin décembre 2021, imputable à la Banque Centrale (-513,1 milliards de FCFA), atténuée par la hausse enregistrée par les Autres institutions de dépôt (+54,0 milliards de FCFA). « L’encours des créances intérieures s’est chiffré à 5.085,7 milliards de FCFA à fin décembre 2022, en hausse de 1.104,7 milliards ou 27,7% par rapport à fin décembre 2021, à la suite de l’augmentation des créances nettes sur l’Etat pour 589,3 milliards de FCFA et des créances sur l’économie pour 515,3 milliards de FCFA. L’augmentation des créances nettes du système bancaire sur l’Etat est imputable à la baisse des dépôts publics à la BCEAO et dans les banques (-69,2 milliards de FCFA et -224,7 milliards de FCFA) et à l’augmentation des crédits (+94,3 milliards de FCFA) et des portefeuilles de titres du Trésor (+218,4 milliards de FCFA) », ajoute-t-il.

Quant à la hausse des créances sur l’économie, elle est liée à l’activité économique, avec les mises en place de crédits effectuées en faveur d’opérateurs évoluant dans les secteurs de l’agriculture, des intrants chimiques, de l’industrie, des mines, des télécommunications et du commerce général. « La masse monétaire a enregistré une augmentation de 10,7% par rapport à fin décembre 2021, en s’inscrivant à 4.783,1 milliards de FCFA. Cette hausse de la liquidité globale s’est traduite dans la circulation fiduciaire et dans les dépôts en banques qui se sont accrus de 12,4% et de 12,0% respectivement, au cours de la période sous revue. S’agissant de la part de la monnaie scripturale dans le stock monétaire, elle s’est inscrite à 74,8% à fin décembre 2022 contre 75,2% à fin décembre 2021 », souligne le rapport.

Ismaël Traoré

Source : Le Capital

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