A Nampala, la nature de l’attaque fait apparaître la main d’une coalition de terroristes dénommée “Alliance pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de justice au Mali”. Et son chef est un certain Sidi Bakaye Cissé.
La confusion est encore totale sur l’identité de ceux qui ont attaqué les positions de l’armée malienne hier dans la ville de Nampala. Toute la journée d’hier, les commentaires ne faiblissaient pas sur la nature de cette attaque armée qui aura duré au moins deux heures.
De sources locales, au petit matin de mardi, le bruit des armes a réveillé les habitants de cette localité à la lisière de la frontière avec la Mauritanie.
Au départ, la thèse d’une attaque terroriste a couru, au regard du mode opératoire des assaillants. Nombre d’habitants témoignent avoir aperçu des hommes armés avec des drapeaux noirs.
De plus, expliquent de sources locales, les assaillants se sont dirigés vers la forêt du Wagadou connu pour être un nid de jihadiste notamment les éléments du front de libération du Macina.
Dans la ville de Nampala, on parle aussi d’hommes armés en moto en grand nombre et qui ont été aidés par d’autres en voitures. A la mi-journée, c’est une autre version qui a circulé.
Il s’agit de l’Alliance pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de justice au Mali. Son chef politique est un certain de Sidi Bakaye Cissé. Il a revendiqué l’attaque contre les FAMa.
Un groupe, créé récemment, a pour tête pensante Aldjana Dicko. Il avait déclaré l’armée malienne comme sa cible. Est-ce une coalition du FNL de Hamadou Koufa et ce groupe ? Pourtant à sa création le 18 juin courant, son fondateur ne réclamait pas seulement le territoire du Macina mais tous les territoires des peuls au Mali.
Qui est Bakaye Cissé ?
C’est un jeune expert en finance de formation âgé de 30 ans. Il est natif de Niafunké, un cercle de la région de Tombouctou au centre du Mali sur la boucle du Niger (territoire habité par les Peuls au Mali).
Dans une interview qu’il a accordée à des médias, Sidi Bakaye Cissé est sans nuance en s’adressant aux autorités maliennes : “Nous voulons que justice soit faite, que les coupables soient jugés de toutes les exactions génocidaires ainsi que les tortures de 2012 à avril et mai 2016 sur les paisibles populations peules dans le delta central du Mali.
Nous prenons la communauté internationale à témoin qu’il y a des Peuls qui croupissent dans les prisons, qui ont disparu. D’autres sont victimes des assassinats.
De mettre aux arrêts la milice bambara qui a commis entre avril et mai 2016 des génocides dans les villages peuls de Careiri, Tougou, Milimana dans le cercle de Ténenkou où nous déplorons la mort de 105 paisibles citoyens peuls assassinés par la milice pro-Bamako lors des attaques qui ont visé les villages peuls de la boucle du Niger en avril-mai dernier.
Nous voulons que justice soit faite pour tous ces morts. Nous certifions un bilan total de 388 victimes des attaques de l’armée malienne et ses chasseurs de primes ainsi que nos milliers de familles qui ont été contraintes de fuir vers la Mauritanie voisine”.
Alpha Mahamane Cissé
Source: L’Indicateur du Renouveau