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I.B.K : Et pourtant, on le disait rancunier et vindicatif

Comme il était en son temps loisible de voir d’aucuns se complaire  à présenter le Président Keïta comme un impulsif agissant au gré de ses rancunes, rancœurs, inimitiés, ressentiments et hostilités !

 

keita ibrahim boubacar ibk president malien

 

 

Au point qu’il n’était pas rare d’entendre dire que, si le premier président de la 3ème république, comme on le sait, n’a reculé devant rien pour lui barrer la voie de  la magistrature suprême, c’est qu’il s’était convaincu qu’IBK n’avait pas les qualités d’objectivité, de sérénité, de patience, de tolérance, d’humilité,  de sens de la sublimation et du pardon, sans lesquels nul ne saurait positivement incarner une nation, a fortiori la nation malienne.

 

Et pourtant …. !

Un simple coup d’œil sur le parcours de certains membres de l’équipe actuelle d’IBK  permet de se rendre compte que ce ne sont là qu’allégations gratuites, méchantes, mesquines, et ô combien loin de refléter la réalité.

 

A commencer par le premier d’entendre eux.

L’actuel Premier ministre a en effet été un redoutable adversaire politique du Président, lorsque tous deux briguèrent les suffrages de la commune IV, aux législatives 2007. En ces temps là, souvenons-nous, le Chef de l’Etat, s’adressant à sa majorité parlementaire pour juguler en son sein toute velléité à faire prévaloir un quelconque droit à désigner Premier ministre,  avait dit ceci: Aucun député de cette assemblée ne l’est devenu, sans que je ne l’aie expressément voulu, qu’on se le dise ! De fait, en 2007, n’eût été un ressaisissement présidentiel de dernière minute, aurait abouti le plan cynique de marginalisation et d’isolement mis en branle, visant à écarter définitivement le seul leader politique d’envergure menaçant le consensus (mou) alors en vigueur.

 

Cet ex adversaire coriace, dont le parti n’a qu’un seul député (démissionnaire nous apprend-on), est aujourd’hui Chef du Gouvernement du Mali, de par la seule volonté du Chef de l’Etat !

 

Déjà dans la Coalition « Le Mali d’abord », puis dès son premier gouvernement, IBK n’avait pas hésité à accepter à ses côtés cet homme qui ne cachait pas ses inimitiés envers l’actuel Chef de l’Etat, au temps où ses responsabilités et pouvoirs faisaient de lui un redoutable faiseur d’opinion doublé, disons, d’un terrible manipulateur. Cet homme à qui, et IBK le sait mieux que quiconque, l’on a prêté moults tentatives de déstabilisation, voire de liquidation (au moins politique), perpétrées à son encontre ; Et à qui l’on doit ces qualificatifs de « conseiller très spécial » et de « bourgeois » que d’aucuns se délectent aujourd’hui à nous resservir, malgré leur goût insipide de réchauffés piteux.

 

De même, trois ministres parmi les entrants du gouvernement  ont connu, de par le passé, de terribles moments de rupture d’avec le président actuel. Le premier, certainement attiré par les chants de sirène du régime ATT, le second parce qu’ayant probablement surévalué sa légitimité dans un populeux terroir du pays, se sont fortement mobilisés contre IBK devenu chef de l’opposition à mi mandat 2002-2007, puis contre le candidat IBK, dans les présidentielles de 2007.

Quant au troisième, l’histoire a voulu qu’il assumât la responsabilité d’organiser les présidentielles de 2002, pour les résultats que l’on sait : Cinq cent mille voix annulées sur deux millions sur les suffrages exprimés ; IBK éliminé par moins de cinq mille voix !!!

 

Ayant décidé que tout cela appartenait à un passé révolu, Ibrahim Boubacar Keïta en a fait à nouveau ministre, dans un domaine il est vrai où, qu’on l’aime ou pas, il est le meilleur au Mali.

 

Quant à ce ministre reconduit, n’avait-il pas été déclaré « ennemi public N° 1 » par IBK, alors Premier ministre du Mali, lorsqu’il figurait parmi les plus radicaux des leaders de la rébellion armée du septentrion malien ?

 

ET que dire alors de certains membres du cabinet du Président ? A l’un d’entre eux, on doit ce corrosif pamphlet, « Un tristounet Premier ministre de 3ème choix », et à un autre, l’une des plus fracassantes démissions enregistrées au sein du RPM pour de nouvelles amours avec le Général ATT, emportant avec elle, armes, bagages et … conjoint ! Tous deux sont aujourd’hui de très proches collaborateurs du Président.

 

Enfin, cerise sur le gâteau, vient d’être nommé ambassadeur dans l’une des plus grandes ambassades du Mali ce talentueux journaliste pourtant auteur du fameux « mieux vaut avoir un ennemi intelligent qu’un ami bête ! ». Il reprochait à IBK, par ces propos acerbes,  de n’avoir pas compris que, du Premier ministre qu’il était, l’on attendait d’animer, sans qu’on le lui demandât, une énergique mobilisation populaire pour la révision constitutionnelle en vue d’un certain 3ème mandat. Comme ce fut le cas presque partout en Afrique.

 

Ce sens du pardon, cette aptitude à tourner la page, cette dédicace à la cause du Mali, forte au point de se refuser d’avancer les yeux rivés sur le  rétroviseur, ne sont chez IBK, ni circonstanciels, ni superficiels, ni conjoncturels,  encore moins calculateurs. Car, ils ne sont pas nouveaux. Car ils ne datent pas d’aujourd’hui. En réalité, c’est ça, IBK !

 

Ainsi, lorsqu’en 1994, poussé par un flair manifestement d’inspiration divine, le Président Konaré se résigna faire appel à lui, à la primature, aux fins de rétablir l’Etat et son autorité sur toute l’étendue du territoire, l’on a assisté à une formidable levée de boucliers chez la plupart des cadres de l’Adema. Nonobstant, le plus farouche d’entre eux est devenu, par la suite, le plus proche collaborateur d’IBK au sein du parti RPM. Il pilote depuis l’accession du Président Keïta à la magistrature suprême, un très grand ministère.

 

La liste est trop longue pour être rapportée ici de façon exhaustive.

 

Certains dans l’équipe ont eu des mots durs et cruels sur IBK ; D’autres ont posé des actes terribles contre lui. Tous sont aujourd’hui solidement et, on est en droit de l’affirmer, sincèrement, unis derrière lui, donnant ainsi du contenu à la mission qu’il s’est imposée, et que résume le nom qu’il a donné à son parti : Rassembler Pour le Mali.

 

Gageons donc que si, demain, le Premier ministre sortant en éprouvait le besoin, notamment du point de vue de son plan de carrière internationale, la voix du Mali de IBK ne lui ferait pas défaut, malgré la forme cavalière, inélégante et, de surcroît, inconstitutionnelle de sa démission.

 

Reste tout de même une étape à franchir, et pas des moindres, mais sans laquelle persisterait un bémol dans tout cela : Celle qui se solderait à ce que IBK et Alpha Oumar Konaré se retrouvent. Ne serait-ce pas là un formidable signal de réconciliation des cœurs et des esprits à donner ?

 

En tous les cas, pour ce qui concerne Ibrahim Boubacar Keïta, on l’a dit rancunier et vindicatif ? Et pourtant ….

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