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Avènement du “Mali Kura” et participation aux Assises nationales de la refondation : L’appel de la Coalition nationale des chefs de villages

Les responsables de la Coalition nationale pour la mobilisation et le soutien aux chefs de villages à l’avènement du Mali Kura et la participation aux Assises nationales de la refondation ont animé le samedi 27 novembre dernier à la Maison des Aînés de Bamako un point de presse. Objectif : informer l’opinion nationale et internationale du rôle déterminant que jouent les chefs de villages dans le processus de développement économique et social durable du pays, ainsi que l’engagement des chefs de villages pour l’avènement du “Mali Kura” et les Assises nationales de la refondation. Ils ont également mis l’accent sur la nécessité de la création du Conseil national des chefs de villages (CNCV).

 

Dans leur déclaration de circonstance lue par Alassane Kanouté, porte-parole de la Coalition nationale pour la mobilisation et le soutien aux chefs de villages à l’avènement du “Mali Kura” et la participation aux Assises nationales de la refondation, a indiqué que le rôle des chefs de villages n’en demeure que plus central. Difficulté d’adaptation des chefs de villages. Selon le porte-parole, il est notoire que les chefs de village n’ont pas pu s’adapter aux différentes évolutions sociales, politiques, économiques et environnementales imposées par les différents Etats, qui se sont succédé, au Mali, depuis la période coloniale. Selon Alassane Kanouté, Ils n’ont pas eu les moyens de renforcer leur résilience aux effets sensibles des agressions répétées sur leur système social de référence et sur leur microcosme physique. ”Au cours de cette même période de référence, plusieurs autres groupes d’acteurs sociaux (femmes, jeunes, griots, chasseurs, pêcheurs, éleveurs, agriculteurs, artisans, autorités religieuses, élus politiques, administration, services techniques …) ont pu se regrouper au sein de différentes associations de défense de leurs intérêts respectifs, à tous les échelons administratifs du pays. L’enjeu de l’organisation des chefs de village est, sans conteste, le contrôle d’un très grand nombre de ressources (diverses et variées) situées sur leurs terroirs, a-t-il expliqué. ”En effet, à l’instar du colonisateur, la volonté des Etats post-coloniaux d’affaiblir les législations coutumières, sur les ressources naturelles, a conduit aux constats absurdes suivants, que notamment les populations rurales qui jouissent d’un droit de propriété historique, multiséculaire sur d’immenses ressources naturelles, notamment foncières et minières sont toujours pauvres, tandis que les élites urbaines qui les en spolient deviennent de plus en plus riches, même en dehors de toute mise en valeur économique.  Ces droits de propriété séculaires des populations rurales ont été précarisés. Ils ont été assimilés pendant longtemps, et encore aujourd’hui de fait, à de simples droits d’usage. Face à cette réalité, l’équation à résoudre pour promouvoir le développement économique et social durable et équitable du pays, dans la stabilité, est la suivante: comment réduire la pauvreté rurale, si on continue à transférer, systématiquement, l’ensemble des rentes, (rentes foncières, minières et humaines), et autres facteurs de production, du milieu rural vers les villes ? la complexité de la résolution de cette équation fait que, nonobstant la mise en œuvre, depuis une vingtaine d’années, de politiques, de stratégies et de programmes de lutte contre la pauvreté, les populations rurales, majoritaires dans le pays, demeurent encore irrémédiablement pauvres”, a-t-il souligné.

S’agissant de la création du Conseil national des chefs de villages (CNCV), elle permettra, selon Alassane Kanouté, de lutter contre le transfert systématique et frénétique de l’ensemble des ressources (humaines et naturelles) des villages vers les villes ; de mettre fin au processus permanent de paupérisation des villages et aussi au processus de dissolution et de déstructuration des systèmes sociaux et des systèmes de production locaux.

Selon lui, les chefs de villages sont des responsables sans voix et sans pouvoir économique. Toutefois, la Coalition propose de leur accorder l’audience et le crédit nécessaires à leur avis, dans la prise de décisions sur les questions de développement qui les concernent, en leur créant un espace de concertation avec les élus politiques et les représentants de l’Etat, au niveau national, régional, local et communal.

Selon le porte-parole de la Coalition, la réalisation de cette vision nécessite de créer, pour ces acteurs incontournables de la nation, un espace d’expression, de contribution structurée au débat sur les choix politiques et les priorités de développement, à différentes échelles de la vie nationale et qui restitue la place importante qu’ils occupent dans la chaîne du pouvoir.

” Les chefs de villages, sont les plus nombreux (12000 villages) et peut-être aussi les plus déterminants dans la chaine de commandement pour le développement, pour envisager enfin de s’organiser, se concerter afin d’être partie prenante, au dialogue politique de haut niveau avec les Institutions de la République et les partenaires au développement, pour le plus grand bénéfice de leurs populations”, a-t-il conclu.

AM Touré

Source22 Septembre

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