Hélas, les Maliens ne parviennent toujours pas à ouvrir les yeux pour comprendre que l’ambition des ténors de ce Mouvement démocratique (dont les actions de déstabilisation ont été financées par des pays et des ONG plus soucieux dans leurs intérêts que de la vie des Maliens) n’a jamais été d’aider le pays à s’en sortir, mais de conquérir le pouvoir pour leur propre prestige, pour s’assurer des jours heureux et assurer un avenir meilleur à leur progéniture.
Et c’est l’esprit de presque toutes les grandes réformes engagées depuis trois décennies. Ont-elles réellement profité au Mali où étaient-elles initiées pour réellement profiter au pays ? Au Mali, 80 % de la population active travaille dans les secteurs agricole et piscicole. Quelle est la réforme qui a réellement profité à ce secteur ? Qu’est-ce que le pouvoir politique a jusque ici réellement fait pour développer le secteur agricole au Mali ?
Un secteur dont le manque de compétitivité (produits) ne cesse de s’accentuer à cause des coûts de production et surtout de la boulimie des cols blancs déguisés en opérateurs économiques. Est-ce que notre pays a même une politique agricole claire ? Les paysans, les vrais, n’en savent rien. Les aménagements hydro-agricoles ne profitent en réalité qu’aux riches exploitants ou à d’autres pays.
Qu’en est-il de l’exploitation des trésors de notre riche sous-sol ? Elle est soumise à la même règle. Quelle est cette convention minière qui privilégie réellement le Mali en contribuant réellement au développement local, régional et national ? Quel est ce président qui a réellement concrétisé sa promesse de les réviser dans l’intérêt du pays ? Même l’actuelle transition a y finalement renoncé.
Pourquoi ? Parce que ses responsables ont sans doute compris que les dés sont pipés. Ce qui préoccupe réellement nos dirigeants, c’est la portion congrue que les sociétés minières leur accordent (impôts, taxes, dividendes) et qui permet de jouer continuer à jouer au sapeur pompier. Ce dont le Mali a plutôt besoin, c’est une politique minière conçue comme la charpente du développement économique, donc permettant de financer des programmes sur le moyen et le long terme, et non juste permettre aux décideurs de sauver leur pouvoir par des opérations de saupoudrage.
La raison de l’échec de la politique de privatisation
Les privatisations imposées par les Programmes d’ajustement structurel (PAS), ont été un fiasco socio-économique parce qu’elles n’ont pas été menées dans l’intérêt du pays. Les barons du régime de l’époque se sont partagés les actions des sociétés les plus rentables. Et les autres ont été bradées imposant encore de lourdes charges pour le pays. Les conséquences de ces privatisations sont bien sûr la misère, le chômage et l’immigration. Les réformes politiques ont eu des conséquences dramatiques sur les conditions de vie des Maliens.
Et cela parce qu’elles ont engendré la corruption, l’enrichissement illicite, la délinquance financière… En 2006, le Bureau du Vérificateur général a mis en lumière 103 milliards de manque à gagner au niveau du Trésor public. Et ce trou n’a cessé de s’élargir au fur et à mesure que les services de «répression» se multiplient. En réalité, la volonté politique n’a jamais été de réprimer ces crimes qui alimentent la démocratie des riches à laquelle la Révolution de Mars 91 a abouti.
Selon une étude attribuée à la Banque mondiale, on comptait 21 milliardaires, dont 18 sont des anciens ministres ou hauts fonctionnaires, sous les deux mandats du président Alpha Oumar Konaré. Et cette pègre financière a prospéré durant les deux mandats de feu Amadou Toumani Touré dit «ATT» et le règne d’Ibrahim Boubacar Kéita.
Le Mali n’a pas su élaborer la politique nécessaire pour répondre à ses défis. Les politiques nationales ont été élaborées dans le sens des intérêts personnels et claniques et non pour aider le pays à avancer. Doit-on alors continuer à laisser ces pseudo-démocrates nous nourrir d’illusions pour concrétiser leurs ambitions politiques ? Doit-on continuer à fermer les yeux pour laisser une minorité de crocodiles et de vautours s’accaparer du manteau de père Noël pour s’accaparer de nos richesses et condamner la majorité des Maliens à cette vie de chiens errants ?
Comme le disait le chroniqueur Jean-Baptiste Placca dans sa chronique du samedi 22 mai 2021 (RFI), «l’économie est une matière éminemment politique». Ce qui fait de l’assainissement de la vie politique un impératif de développement !
Naby