Lors de son passage au débat « Politik », le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne, Mohamed Chérif Haïdara, est revenu sur les multiples actions de son association en faveur de la diaspora malienne en particulier, et de l’avènement d’un Mali meilleur en général. A la différence du Haut conseil des Maliens de l’extérieur qui s’est transformé en une association de soutien au gouvernement, le Csdm a décidé d’être une association de veille citoyenne, de défense des droits des Maliens de la diaspora partout où ils sont. L’occasion pour lui de formuler des nouvelles exigences aux autorités sur la nouvelle constitution
Dans son intervention, le président du Csdm, membre du Conseil national de la société civile du Mali, a indiqué que son association a beaucoup œuvré pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Maliens établis à l’extérieur. « Nous avons exigé de l’État malien d’accorder à la diaspora malienne sa place dans la construction de la nation. Nous avons fait savoir que la diaspora malienne ne peut se limiter uniquement à l’argent que nous avons envoyons au Mali », a-t-il laissé entendre. A l’en croire, la diaspora malienne contribue beaucoup à l’économie malienne. Dans la région de Kayes, indique-t-il, 70% des infrastructures, « que ce soit scolaires, médicales, routières…c’est l’effort de la diaspora de Kayes. C’est grâce aux rémittences de la diaspora que le Mali tient sur ses deux pieds. Il est donc incompréhensible qu’il n’y ait pas une attention particulière envers cette diaspora », a laissé entendre Mohamed Chérif Haïdara.
Selon lui, c’est la complicité du Hcme avec l’État qui a accéléré la création du Csdm. « Après constats et analyses, nous avons estimé qu’il faut que la diaspora soit représentée dans les instances de prise de décisions », explique-t-il, avant d’ajouter : « C’est dans ce cadre que le Csdm a décidé d’être le porteur de la voix des sans voix au sein de la diaspora. L’engouement derrière le Csdm ne prouve que l’engagement effectif que la diaspora a constaté en parlant et en agissant à son nom ».
De sa création à nos jours, le Csdm a joué plusieurs rôles dans l’intérêt de la diaspora malienne. Tout récemment, avec le confinement, il a mené plusieurs actions. « Pendant le confinement, nous avons créé une application qui a permis à beaucoup de Maliens en difficulté de pouvoir s’en sortir. C’est le Csdm qui s’est levé pour demander le rapatriement des Maliens en difficulté. Les Maliens ont vu l’engagement du Csdm et le gouvernement nous le reconnait. Le gouvernement a compris notre engagement ; il n’est pas partisan, il est patriotique », martèle Mohamed Chérif Haïdara.
Selon lui, les Maliens reconnaissent le Csdm grâce à ses multiples actions. Cette association s’est battue pour la représentation des Maliens au sein du CNT. Ce n’est pas tout. Il s’est battu pour que le ministère dédié aux Maliens établis à l’extérieur change de nom. « Nous avons constaté que le Mali a été le premier pays à mettre en place une organisation pour sa diaspora. C’était en 1992. Nous avons été aussi le premier pays à avoir un ministère plein dédié à sa diaspora. A l’époque, c’était le ‘’ministère des Maliens de l’extérieur’’. Mais le Csdm a demandé à ce que le nom change, parce qu’il n’y a pas de Maliens de l’extérieur. Il n’y a qu’un seul Malien, celui établi à l’intérieur et celui établi à l’extérieur. Le nom a changé grâce à l’insistance du Csdm. Il est devenu ‘’Le ministère des Maliens établis à extérieur’’ ».
Selon Mohamed Chérif Haïdara, le Conseil supérieur de la diaspora malienne est une association qui est créée pour servir les Maliens établis à l’extérieur et non se servir d’eux. L’association a vu le jour après beaucoup d’années de constats. Selon lui, à la date d’aujourd’hui, nous sommes dans 52 pays et avons 1 600000 membres et sympathisants. Sur la question d’un débat contradictoire avec Habib Sylla, le président du Csdm exprime sa disponibilité. «Je suis parfaitement d’accord. Je suis prêt pour un débat contradictoire sur Africable avec mon grand frère à une date de sa convenance. Considérez le comme étant une invitation de débat entre le Csdm et le Haut conseil des Maliens de l’extérieur, notamment entre Habib Sylla et moi-même », a déclaré Mohamed Chérif Haïdara.
Par ailleurs, le président du Csdm s’est prononcé sur le bilan sur l’état de son association. Pour lui, la seconde faitière des Maliens de l’extérieur se porte à merveille. Il a ainsi rappelé les multiples efforts du Csdm au plan national et international. A l’en croire, son association a été aux différents grands rendez-vous au Mali. « Le Csdm a pris des avocats contre l’État ivoirien pour indemniser les victimes des violences antérieures. Vous voyez l’État malien faire prendre des avocats contre l’État ivoirien? Nous l’avons fait », a-t-il laissé entendre.
« Il faut libérer les 46 militaires ivoiriens »
Le Csdm est l’une des organisations à demander la libération des 46 militaires ivoiriens. Il réitère cette demande leur libération. Mohamed Chérif Haïdara a d’ailleurs salué toutes initiatives entrant dans le cadre de l’apaisement du climat entre les deux pays. «Dans l’affaire des soldats ivoiriens, je salue Cessé Komé qui a acheté les billets d’avion, il a logé la délégation ivoirienne qui est venue faire une médiation et il les a mis en contact avec le Chérif de Nioro. Le Csdm Mali a demandé depuis le début de libérer les soldats ivoiriens. Nous avons des informations qui prouvent que le Mali a raison sur toute la ligne », a-t-il laissé entendre.
Ce que le Conseil exige de l’Etat
Sur la question de la nationalité, Mohamed Chérif Haïdara a exprimé son opposition. Pour lui, cela est une injustice à l’encontre des Maliens établis à l’extérieur. Ce que nous exigeons, c’est que le Malien qui a une double nationalité se présente aux élections présidentielles. Quand il aurait gagné, qu’il renonce à sa 2ème nationalité avant de prêter serment. Nous avons des exemples, lBK avait la double nationalité. Mais quand il avait été élu, il a abandonné l’autre nationalité. Pour lui, les Maliens qui ont une double nationalité ne devraient renoncer à leur seconde nationalité que s’ils venaient à être élus président de la République. Le Csdm a également sollicité que la tranche d’âge à la présidentielle soit comprise entre 35 et 70 ans maximum.
Une autre exigence du Csdm à l’Etat. Pour lui, au Sénégal, les citoyens établis à l’extérieur sont représentés par 15 députés. « Nous, Maliens établis à l’extérieur, nous exigeons un droit constitutionnel pour être représentés au parlement », a laissé entendre Mohamed Chérif Haïdara.
B. Guindo