Les membres de l’Observatoire Citoyen sur la Gouvernance et la Sécurité (OCGS) ont animé une conférence de presse à leur siège sis à Badalabougou, le mardi 25 octobre 2022, afin de présenter leur note d’analyse citoyenne sur le thème « Quelle constitution pour le Mali ? ». Ils en ont profité pour se prononcer sur l’avant-projet de la nouvelle constitution du Mali, rendu public depuis quelques semaines et qui anime les débats à tous les niveaux. Les membres de l’OCGS pensent que des modifications et précisions doivent être apportées.
Baba Dokono, le secrétaire exécutif de l’Observatoire Citoyen sur la Gouvernance et la Sécurité (OCGS), a, dans ses propos liminaires, signalé que la note d’analyse citoyenne qu’il présente est la force de proposition des forces vives de la nation à une période cruciale de la vie publique et qu’elle est indispensable à la définition d’une base solide du contrat social. Selon lui, aujourd’hui, plus que jamais, le Mali a besoin d’être rebâti sur un soubassement « co-construit », tenant compte de son histoire, de ses valeurs et de sa diversité, pour lui permettre de relever les défis auxquels il fait face et de s’inscrire dans la sphère des nations émergentes. Le secrétaire exécutif de l’OCGS a montré que l’élaboration de la note d’analyse a demandé de longues discussions ainsi que des déplacements dans beaucoup de localités du pays pour constater de visu le quotidien des populations qui y vivent, etc. Il a fait savoir qu’au moment où ils étaient en train de peaufiner les travaux de leur note d’analyse citoyenne, l’avant-projet de la nouvelle constitution n’avait pas été rendu public, mais ils ont, à ses dires, eu le temps de le parcourir. Selon lui, le modèle actuel ne répond plus aux attentes des Maliens. Il a laissé entendre que la commission devrait plus s’inspirer de l’échec des nombreuses tentatives de modification de l’actuelle constitution. Baba Dakono regrette l’absence de débat de fond, car pour lui, une constitution doit être un outil à travers lequel tous les Maliens doivent se reconnaître. Il a précisé qu’il y a des innovations au sein de l’avant-projet par rapport à celle de 1992. Avant de déplorer la non prise en compte des causes de la crise de gouvernance qui a conduit à la chute du défunt régime de feu IBK. L’organisation du pouvoir judiciaire ; la question de la langue ; les pouvoirs du président de la république, notamment sa mise en accusation ou sa destitution par le peuple sont autant de points sur lesquels les membres de l’observatoire pensent que des éclaircissements doivent être apportés afin de permettre au peuple de voir clair. Baba Dakono propose qu’un débat national de validation soit organisé avant le referendum et que des délégués viennent de partout sur le territoire national afin de se prononcer là-dessus. « Il y a encore la possibilité d’apporter des innovations afin qu’il réponde aux attentes des Maliens. Le délai de deux mois pour un tel exercice est insuffisant », regrette-t-il.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain