L’avancée de la sécheresse dans le Gourma central est en train de décimer les bovins et ovins de la contrée, le Gourma central étant le creuset des animaux en pâturage ; cette calamité qui s’abat sur les animaux portera un grand coût aux revenus des bergers du Gourma en particulier et tout le pays ressent les conséquences.
Le Gourma central, jadis, une terre promise pour les bergers et leurs bétails, ainsi que pour les animaux de la savane, est devenu un cimetière à ciel ouvert pour les animaux qui ont la malchance de séjourner dans cette bande à la recherche du pain quotidien. Les marres et rivières légendaires qui servaient d’abreuvoir pour les animaux ont toutes tari, et cela, au grand désarroi des bêtes et leurs maîtres qui assistent, impuissants, au désolant désastre qui emporte leur cheptel. Ce drame qui est en train d’exterminer notre cheptel, n’est rien d’autre que le résultat de l’avancée de la grande sécheresse. Jadis, temple des animaux en transhumance, le Gourma devient de plus en plus un cimetière à ciel ouvert pour les animaux. Face à la catastrophe terrorisant, les bergers de la contrée s’organisent afin d’amenuiser les conséquences du drame programmé. Le Mali, berceau d’une vaste civilisation pastorale depuis les temps immémoriaux, est à la travée des chemins grâce à une sécheresse déterminée à anéantir son cheptel, une destruction qui aura des conséquences fâcheuses chez tous les voisins du Mali. Il urge que le Mali et tous ses voisins immédiats engagent une lutte implacable contre le phénomène afin de sauver le cheptel dans le Gourma, gage d’échappatoire pour endiguer le carnage enclenché. Soif, faim, sont le lot de désastre auquel assistent chaque jour, impuissamment, les bergers du Gourma. Un phénomène qui a déjà emporté plusieurs têtes de bétails qui se désaltèrent dans le pâturage. Signalons aussi que la grave crise qui traverse notre pays a apporté sa part de désolation à cette descente aux enfers des animaux et de leurs guides. Bœufs, ânes, chameaux et petits ruminants périssent chaque jour dans le gourma à tel point que le lieu est devenu le point de rencontre des charognards qui se partagent les charognes des animaux tombés sous le coup de la cruelle sécheresse qui s’abat sur la zone. La dégradation des terres et la perte de la biodiversité concomitante limitent profondément les capacités de résilience des agro-écosystèmes et leur aptitude à s’adapter aux mutations environnementales, en particulier aux changements climatiques. La réserve regorge aussi une vaste population d’éléphants dont la protection est cruciale pour la sauvegarde de l’espèce et de l’écosystème. Des efforts conjugués du Mali et de tous ses pays limitrophes permettront d’arrêter l’hémorragie et de sauver la vie des animaux séjournant dans cette vaste réserve.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain–Mali