« Kofi Annan était à la fois unique et l’un des nôtres », a dit M. Guterres dans un discours. « C’était un dirigeant mondial exceptionnel – et c’était aussi une personne dans laquelle presque tout le monde pouvait se reconnaître (…) Comme peu de nos jours, Kofi Annan pouvait rassembler les gens, les mettre à l’aise et les réunir vers un objectif commun pour notre humanité commune ».
« Il avait cette voix douce, cette cadence qui faisait sourire et penser à de la musique. Mais ses mots étaient fermes et sages. Et parfois, plus la situation était grave, plus cette voix était douce », a ajouté l’actuel chef de l’ONU.
Décédé samedi 18 août 2018, à l’âge de 80 ans, Kofi Annan a été à la tête de l’ONU de janvier 1997 à décembre 2006.
Premier Secrétaire général issu des rangs des fonctionnaires de l’organisation mondiale, il a débuté sa carrière onusienne en 1962. Il a notamment été en poste à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Genève, à la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à Addis Abeba et a dirigé le Département des opérations de maintien de la paix à New York.
Sa veuve, Nane Annan, a parlé avec éloquence des liens étroits de son mari avec le Ghana et de la façon dont « il était toujours excité de rentrer chez lui ». « Lorsqu’il arrivait, il aspirait l’air » et « semblait si heureux et satisfait », a-t-elle raconté lors des funérailles, soulignant la « force intérieure » de son défunt mari.
« Puisses-tu reposer en paix et que ta sagesse et ta compassion continuent à nous inspirer et à nous guider », a-t-elle conclu.
« Kofi Annan était courageux », a déclaré M. Guterres. « Et comme son prédécesseur Dag Hammarskjöld, il avait un sens presque mystique du rôle des Nations Unies en tant que force du bien ».
Selon le Secrétaire général, cela s’est traduit par « un bilan remarquable », prenant pour l’exemple l’initiative des Objectifs du millénaire pour le développement. « Il a ouvert les portes des Nations Unies, rapprochant l’Organisation des gens du monde entier et nouant des contacts avec de nouveaux partenaires pour protéger l’environnement, défendre les droits de l’homme et lutter contre le VIH/sida et d’autres maladies mortelles », a-t-il souligné.
« Pour Kofi Annan, l’indifférence était le pire poison du monde. Même après avoir achevé son mandat de Secrétaire général de l’ONU, il n’a jamais cessé de se battre sur les lignes de front de la diplomatie », a ajouté António Guterres.
« Il est parti maintenant et il nous manquera énormément », a-t-il conclu.
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