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AUTREMENT DIT : Rien ne sert de condamner…

Rien ne sert de condamner, il faut (re) mettre les choses en leur endroit. Le sujet auquel sur lequel nous allons nous prononcer en donnant notre avis, est celui relatif à la présence de la Minusma au Mali et à l’aversion croissante des Maliens envers elle.

 

Aversion croissante, écrivions-nous, car, même si sa venue et sa présence n’ont jamais fait l’unanimité au sein de nos compatriotes, force est de reconnaître qu’au début, nombreux sont les Maliens qui ont salué sa présence à leurs côtés, de même que celle de la France, à travers Serval, puis Barkhane. Souvent, c’était même la lune de miel dans certaines localités du pays qui vivent aujourd’hui dans le monde moderne grâce à la Minusma et aux autres forces étrangères.

Cet amour et cette union Maliens-Forces étrangères ont, au fil du temps, depuis quelques années maintenant, fait place à une haine. Le couple traverse une crise profonde et n’est pas, peut-on même dire, loin du divorce. Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui explique cette crise entre les populations maliennes et la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) ?

À notre avis, elle peut s’expliquer par trois raisons. D’abord, la qualité du mandat de la Minusma qui n’a pas vocation à lutter contre le terrorisme dans un pays envahi par les terroristes. La mission, à l’origine, est stabilisatrice et, comme la plupart des missions onusiennes, elle exerce dans un pays fragile qui sort de crise. Or, c’est tout le contraire du Mali : un pays qui s’enfonce, chaque jour, un peu plus, dans la crise.

Aussi, la Minusma, malgré tous ses efforts en la matière, n’est-elle toujours pas parvenue à se faire accepter par les Maliens. Si ceux pour lesquels vous existez, ne veulent pas de vous, c’est votre existence même qui est remise en cause.

Au Mali, la Minusma ne peut exister que pour et par les populations maliennes. Malheureusement, celles-ci veulent de moins en moins d’elle. Ce qui rend la cohabitation extrêmement difficile, voire impossible.

Last but not least. Il s’agit du fonctionnement au quotidien de la Minusma et des moyens colossaux dont elle dispose dans un pays où les gens ont de la peine à avoir les trois repas quotidiens, à joindre les deux bouts.

Ce que nous voulons dire ici, c’est que la mission onusienne investit plus dans son confort personnel que dans celui des Maliens et qu’elle creuse le fossé entre les Maliens ; surtout à l’intérieur où la différence est nettement perçue entre les employés locaux et étrangers onusiens et le reste de la population.

Il ne sert donc à rien de condamner les attaques (que nous n’essayons pas de justifier) et autres manifestations de contestations et de protestations contre le Minusma, il faut revoir certaines choses. Ceci est aussi valable pour les autres forces internationales.

Makan Koné

Source : Nouvelle Libération

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