Après Kidal, Gao et Ménaka, les regards sont aujourd’hui en direction de Tombouctou et Taoudeni. Dans ces deux localités, l’installation des autorités intérimaires bute toujours à une farouche résistance des groupes armés.
A Tombouctou, le colonel Abass Ag Ahmed (CJA) campe toujours sur ses positions exigeant des places au sein de ces autorités intérimaires appelées à prendre en main la gestion de la ville, jusqu’à l’organisation des élections pour installer des autorités élues.
A Taoudeni, la situation est quasi similaire avec cette fois des revendications qui sont posées par le MAA, un groupe armé qui conteste et rejette celui que Bamako a choisi comme président de l’autorité intérimaire. Il s’agit notamment de l’opérateur économique et ressortissant d’Arawane, Hamoudi Ag Sidi Ahmed Aggada. Malgré les négociations en cours depuis des semaines, le blocage reste total dans ces deux localités où, Etat et groupes armés n’arrivent toujours pas à accorder leurs violons. Il y a quelques jours, avec la décision prise par le CJA (congrès pour la justice dans l’Azawad) de libérer certains points d’accès à la ville, certains ont vu un signe de décrispation ; Mais sans suite. Une situation qui n’est pas sans donner des inquiétudes aux ressortissants de la localité, notamment de Tombouctou qui est l’une des parties du pays où les groupes armés sont particulièrement actifs ces derniers temps, multipliant attaques, vols et enlèvements de véhicules, motos et/ou bétails. Le samedi dernier, à la faveur d’une rencontre organisée avec la presse, à la Pyramide du Souvenir, à Bamako, le nouveau bureau de l’Amical pour le développement de Goundam (ADCG) s’est montré très préoccupé par la situation d’insécurité dans la zone.
Son président, Alamir Touré, a évoqué la pression exercée sur certains lac à cause du déplacement massif des populations fuyant les zones où sont très actifs les groupes armés. Dans le nouveau programme élaboré par l’Association figure en bonne place des activités destinées à accompagner les initiatives pour ramener la paix au niveau de la région. Mais, l’association a regretté n’avoir jamais été associée aux discussions en cours pour l’installation des autorités intérimaires, à Bamako. Du coté de Taoudeni, aucune avancée notable n’est non plus constatée. C’est dans ce climat de confusion et de méfiance que le gouvernement vient de fixer la date du démarrage de la Conférence d’Entente Nationale, prévue pour durer une semaine, du 27 mars au 2 avril 2017.
Moussa Koné
Source: L’Officiel