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Au rythme du Mali : Autorités intérimaires : C’est pourtant le déclic

 

 comité suivi accord paix mali rebelle mnla cmaPlusieurs semaines après le vote du texte afférent aux autorités intérimaires par l’Assemblée nationale du Mali, la caution parlementaire n’aura pas été suffisante pour sonner l’épilogue de la grande polémique déclenchée suite au remplacement des collectivités défaillantes par un nouveau dispositif administratif constitué de représentants de groupes armés et de l’Etat.

Dans l’esprit comme dans la lettre de ladite loi, les nouvelles administrations aux niveaux des mairies, des conseils de cercle ainsi que des conseils régionaux s’inscrivent dans la continuité des collèges qu’elles supplantent. A  la différence, toutefois,  que leurs prérogatives et leurs mandats sont considérablement limitées dans le temps et dans le champ. Elles sont en effet installées pour 6 mois (avec possibilité de prorogation ne pouvant excéder 12 mois) et  sont dépourvues de tout pouvoir d’aliénation de biens ou de création de service.

Ces garde-fous érigés pour en limiter les abus éventuels ne paraissent visiblement pas assez pour calmer certaines ardeurs. Pour preuve, après le tollé soulevé pas les députés de l’opposition, c’est au tour d’acteurs politiques extra-parlementaires de monter au créneau avec des tentatives d’alerter insidieusement l’opinion sur de soi-disant peaux de bananes jetées sous les pieds des Maliens.

L’ancien Premier ministre Moussa Mara fait partie par exemple de ceux qui s’en donnent à cœur joie avec un recours pour ce faire aux tribunes biaisées où la question des autorités intérimaires passe pour une disposition facultative dissociable de l’Accord, quand bien même celui-ci mentionne noir sur blanc que le premier annexe qui en fait cas, comme tous les autres, constitue une partie intégrante du document-mère issu du processus d’Alger.

L’ancien Maire de la Commune IV, qui tire ainsi tardivement la sonnette d’alarme alors qu’il lui était loisible de s’opposer avant le vote de la loi, n’est pas le seul acteur qui continue encore de jaser sur la question. Croyant avoir expliqué de fond en comble les contours de la problématique lors de la délibération des parlementaires, le ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat a dû l’affronter à nouveau, lors de récentes questions d’actualité à la représentation nationale. En réponse aux multiples interrogations des députés sur le sujet, Mohamed Ag Erlaf a laissé entendre que la dynamique d’entente suscitée par l’installation des autorités intérimaires aura été un véritable déclic dans l’avancée vers d’autres composantes de l’Accord, notamment le rapprochement des communautés ainsi que la normalisation de leurs rapports dans la droite ligne de la dynamique enclenchée depuis la rencontre intercommunautaire d’Anéfis. Et d’ajouter, par la même occasion, que l’insécurité telle que le septentrion en a connu auparavant est derrière et qu’une consolidation de cet acquis requiert que la question quitte désormais l’emprise des adversités politiques classiques pour être inscrite au rangs des priorités collectives.

Allusion est ainsi faite à la saisine de la Cour constitutionnelle par l’opposition malienne, une démarche qui retarde, selon le ministre, tout le processus d’installation des autorités intérimaires pour lequel les dispositions pratiques ont déjà été prises du côté du gouvernement.   N’eut été la procédure pendante devant la haute juridiction, en effet, la mise en route des nouvelles administrations des collectivités concernées serait déjà effective, de même que les autres composantes de l’Accord qui doivent découler du fonctionnement normal de l’administration au Nord-Mali : le retour des réfugiés, la gestion formelle des cantonnements, de la réinsertion ainsi que de l’intégration ne sont pas envisageables sans autorités administratives fonctionnels.

Autant dire que les autorités intérimaires constituent la solution et non le problème.

La Rédaction

 Source : Le Témoin

 

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