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Au rythme de la nation : Le juge Yaya Karambé est-il récusable ?

Les récentes découvertes macabres, une escalade sans précédent dans notre pays, mettent sans doute dans une position peu confortable le chef de file des putschistes et ses comparses. Au point que beaucoup d’observateurs se hâtent d’en déduire un épilogue désavantageux à tous points de vue pour le capitaine-général, Amadou H. Sanogo et sa suite. C’est peut-être sans compter avec la diversité des moyens que l’accusation compte utiliser pour les besoins de sa défense.

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Dans les milieux judiciaires, une requête en récusation du Juge du 2e cabinet du Pôle économique et financier brûles toutes les lèvres. Au moment où l’instruction tire inexorablement vers sa fin, Yaya Karambé –le même à qui l’on reconnaît la découverte des charniers et des restes de bérets rouges portés disparus– se trouve dans la ligne de mire de l’accusation.

Il lui est reproché d’être un acteur peu désintéressé dans le dossier pour avoir été lui-même un proche au sein du Cnrdre auquel il a prêté main-forte dans l’élaboration du fameux acte fondamental finalement avorté.

Lequel document n’a pas pu se substituer à la Constitution malienne. Ses contempteurs en arrivent jusqu’à lui attribuer un meeting de soutien en faveur des putschistes, qui l’auraient entretenu à coups de briques en guise rémunération et d’avantages, sans compter une collaboration présumée pour arrêter un officier supérieur recherché par les putschistes après le coup d’Etat du 22 Mars 2012. Ce n’est pas tout.

Outre cette proximité très poussée avec les actuels détenus, les contempteurs du célèbre juge brandissent, par ailleurs, comme grief, ses liens parentaux avérés avec un des protagonistes de l’affaire. Il s’agit du lieutenant Amadou Konaré, dont le magistrat instructeur du 2e Cabinet est beau-père. Il prit même part à la célébration de son mariage en tant que parrain de sa nièce.

Approché par Le Témoin pour des clarifications, le juge traqueur de charniers ne s’en cache pas outre mesure. Tout en admettant sa partition dans la rédaction de l’acte fondamental comme tant d’autres sommités du pays, il ne reconnaît guère être allé au-delà de cette mission, à laquelle il a été associé, affirme-t-il, par un de ses anciens élèves de Kati.

Quid alors de ses liens de parenté avec Konaré. Cette particularité ne saurait donner lieu à des soup¬- çons de partialité d’autant plus que Konaré est sous mandat de dépôt au même titre que les autres chefs de la junte.

C’est justement cet aspect de la question qui polarise les polémiques et les supputations autour d’une possible récusation. Les arguments de la partie adverse reposent, en fait, sur les dispositions du Code de déontologie des magistrats selon lesquels, «le juge doit se récuser cha¬que fois qu’il soupçonne l’existence d’un conflit entre son intérêt personnel ou celui de proches parents ou amis et l’exercice de sa fonction».
Quoi qu’il en soit, Yaya Karambé ne semble pas être perturbé par une éventuelle procédure de récusation. Pourvu qu’elle ne remette pas en cause ses précieux acquis de l’instruction.
A quelles fins engager une récusation sans incidence sur la nullité des faits révélés lors des enquêtes ?
A.    Kéïta

SOURCE: Le Témoin

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