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Au nord du Mali, le Premier ministre promet le retour des services publics

Le Premier ministre malien Boubou Cissé termine son tour dans le nord du pays samedi 7 mars par la localité de Ménaka, après avoir achevé son étape à Kidal, Tessalit et Aguelhok. Se félicitant du retour du bataillon de l’armée malienne reconstituée sur place, il s’est fixé une priorité : le retour de l’administration et des services sociaux de base où les administrés manquent de l’essentiel.

 

Avec notre envoyé spécial à Kidal, Serge Daniel

Depuis une dizaine de jours la ville de Kidal est plongée dans le noir. Les groupes électrogènes qui alimentent la cité en électricité sont en panne : pas de courant. Et véritable casse-tête pour avoir de l’eau, ainsi que pour se soigner.

En visite sur place, le Premier ministre malien ne le cache pas. Son ambition est de faciliter le retour de l’administration pour faire face aux besoins des populations. Il a visité des bâtiments de cette administration repeints, rencontré de nouveaux préfets et sous-préfets, un geste plutôt apprécié par les Kidalois. « C’est important parce que ça marque quand même une vraie réaction du gouvernement malien dans la volonté d’aller vers peut-être une évolution des choses », opine un jeune.

Pour un retour efficace et durable de l’administration, il faut un renforcement de la sécurité. Boubou Cissé a salué la présence sur place à Kidal depuis mi-février d’un bataillon des forces armées maliennes reconstituées. D’autres sont attendus.

Le chef du gouvernement s’est entretenu avec les ex-rebelles qui contrôlent toujours Kidal. Le processus de désarmement a été évoqué, car il ne s’agit pas de désarmer les ex-combattants pour les affaiblir, mais engager un processus pour que les hommes en uniforme travaillent main dans la main au sein de la même armée.


Pendant les deux nuits passées à Kidal, ce sont les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui ont préparé la visite et la sécurité de la trentaine d’officiels maliens qui accompagnaient le chef de gouvernement. Pour le comité directeur de la CMA, et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), cette visite était un véritable défi, mais s’est « vraiment bien passée ».

La visite vient de se terminer, nous pouvons dire que c’est un “ouf” de soulagement à tenir une délégation de cette taille pendant trois jours à Kidal. Ça s’est bien passé, vraiment. Et c’est un pas important dans la mise en œuvre de l’accord. C’est un peu le retour de la confiance entre les populations et le gouvernement central de Bamako. Beaucoup de promesses ont été faites. Si ces promesses sont réalisées, ce sera vraiment une bonne chose pour la région de Kidal. C’est vraiment une visite symbolique, je ne pense pas que cela change grand-chose à Kidal. C’est un premier pas et nous espérons que d’autres pas similaires ou plus concrets vont suivre cette visite. C’est vraiment peut-être la fin de la stigmatisation de Kidal, et nous l’espérons.

Une visite certes symbolique, mais va-t-elle changer la donne au Nord-Mali ? Pour Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS), tout dépendra des réponses concrètes qui seront apportées aux besoins des populations, exprimés depuis des années.

C’est important cette visite épisodique des autorités maliennes, mais au-delà de ça, le renouveau de la gouvernance qui doit faire en sorte que l’action publique puisse répondre aux besoins des communautés : c’est ce qui déterminera l’avenir de la stabilité dans cette partie du pays. Avant 2012, il y avait une présence symbolique de l’État et une présence qui s’est manifesté, que ce soit à Kidal ou dans les autres régions du pays, par la présence de bâtiments symboliques, la présence d’administrateurs qui, très souvent, se plaignent des moyens réduits qui ne leur permettaient pas de faire face aux missions qui étaient attendues d’eux. Donc, si c’est ce type d’administration et de retour qui est effectué, pas sûr qu’on puisse s’attendre à un changement ou à un renversement de la perception sur l’action de l’État. Mais véritablement, on doit faire en sorte que la présence ne soit pas que symbolique et qu’elle ne se manifeste pas que par la présence des administrateurs, mais des administrateurs qui répondent aux besoins des communautés.

SourceRFI

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