Les attentats se succèdent à une cadence infernale dans la ville de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno. Le bilan de l’explosion survenue mercredi s’élève à 18 morts, selon un bilan définitif donné à la mi-journée par la police. D’après les premières constatations faites par cette dernière, des explosifs semblent avoir été déposés près d’un garage en face d’un bâtiment militaire qui constituait la cible. Plusieurs mécaniciens font partie des victimes selon la police, qui n’a pas communiqué sur les pertes militaires.
Environ une heure avant cet attentat, et cette fois à la lointaine périphérie de Maiduguri, c’est une voiture qui a explosé à proximité d’un poste de sécurité. En milieu d’après-midi les services de sécurité n’avaient toujours pas communiqué sur le nombre de victimes.
Maiduguri est régulièrement la cible d’attaques des islamistes de Boko Haram depuis le début de leur insurrection armée, il y a six ans. Le mouvement est né en 2002 dans cette ville, qui a longtemps été son fief, avant que l’armée n’en chasse ses militants.
UN COUPLE DE TOURISTES FRANÇAIS AGRESSÉ
Depuis l’investiture, vendredi dernier, du nouveau président, Muhammadu Buhari, la capitale de l’Etat de Borno avait déjà été la cible de deux attentats-suicides : samedi (26 morts) et mardi (13 morts), ainsi que de tirs de roquettes deux nuits de suite. La succession d’attentats pourrait avoir un lien direct avec l’annonce faite par Buhari, vendredi, de déplacer d’Abuja à Maiduguri le centre de commandement des opérations militaires contre les insurgés islamistes qu’il a qualifiés de «groupe de gens fous et sans Dieu».
Par ailleurs, à la mi-journée, l’ambassade de France à Abuja a confirmé qu’un couple de touristes français avait été agressé dans l’Etat d’Ebonyi, dans le sud-est du Nigeria. «L’homme a été tué et son épouse a été blessée»,ont déclaré la police et l’ambassade. Le porte-parole de la police nigériane a indiqué que le couple se trouvait en brousse et aurait été victime «d’un cambriolage armé». L’ambassade de France à Abuja a qualifié, de son côté, cette agression de crime «purement crapuleux».