Une école primaire a été saccagée et incendiée mercredi dans le centre du Mali par des jihadistes présumés, a t-on appris jeudi de sources administratives et auprès de la gendarmerie.
“Des jihadistes armés qui sont +contre l’école occidentale+ ont attaqué, saccagé et brûlé des salles de classe de l’école primaire de la commune de Ndodjiga, dans le cercle de Youwarou”, dans la région de Mopti (centre du Mali), a déclaré jeudi à l’AFP un responsable de l’administration locale sous couvert de l’anonymat.
Les assaillants “ont mis le feu aux classes et ils ont également tiré en l’air. Ils ont aussi menacé de s’attaquer à d’autres écoles. Deux civils présents sur les lieux ont été bastonnés”, a indiqué une autre source administrative. Le saccage et l’incendie de l’école sont survenus mercredi après-midi, selon ces sources.
La gendarmerie de Mopti, chef-lieu de la région du même nom, interrogée jeudi par l’AFP, a “confirmé la destruction de plusieurs salles”, sans donner plus de détails. Elle a en outre annoncé un renfort d'”hommes” dans la zone. C’est la première fois qu’une école, où l’enseignement est dispensé en français, est saccagée et brûlée dans cette région du centre du Mali par des jihadistes présumés.
“Si l’Etat (malien) ne fait rien, les enseignants, par peur, ne donneront plus de cours”, a déclaré jeudi à l’AFP un enseignant d’une école située à quelques dizaines de km de la commune de Ndodjiga.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à el-Qaëda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés par le lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
Depuis 2015, ces assauts se sont étendus dans le centre et le sud du pays. Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a annoncé le 17 mai à Bamako le déploiement prochain 0d’une “une force d’intervention rapide”, composée de Casques bleus sénégalais, dans le centre du Mali où se sont multipliées depuis 2015 attaques et violences intercommunautaires.
AFP