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Au Mali, la tuberculose « toujours résistante et contagieuse »

Des pathologies respiratoires, comme la tuberculose, constituent l’une des causes majeures de morbidité et de mortalité au Mali. Un dépistage précoce, un traitement régulier et un soutien psychosocial permettent cependant d’en guérir, même dans sa phase multirésistante.

 

En 2019, « 6889 cas de tuberculose » ont été enregistrés au Mali, selon le professeur Yacouba Toloba, pneumologue au centre hospitalier universitaire du Point G. Egalement chef du département de médecine à la Faculté de médecine et d’odontostomatologie de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB), le spécialiste tablait sur une prévision de 7000 cas de tuberculose en 2020, tandis que l’Organisation mondiale de santé (OMS) en prévoyait 10 000 cas.

Les résultats de la dernière enquête du Programme national de lutte contre la tuberculose, réalisée en 2016, avaient évalué le taux de la tuberculose multirésistante parmi les nouveaux cas (TB-MR) à 0,9% au sein de la couche active de la population et à 14% chez les personnes retraitées.

« La tuberculose se contracte de la même manière que le coronavirus »

 « Avec l’arrivée du coronavirus, les gens ont tendance à oublier la tuberculose », déplore le professeur Yacouba Toloba, qui rappelle que la maladie demeure « résistante et contagieuse » au Mali. La transmission se fait par voie respiratoire ou aérienne, notamment à travers des gouttelettes de salives d’une personne infectée.

La tuberculose se contracte de la même manière que le coronavirus, selon les spécialistes interrogés, et nécessite des mesures de prévention identiques. Elle affecte les poumons. C’est pourquoi on parle de tuberculose pulmonaire, qui est la forme la plus fréquente de la maladie. Cependant, tous les organes humains peuvent être exposés à la maladie, notamment les cheveux, le foie, les os, entre autres. D’où l’appellation tuberculose extrapulmonaire, qui ne se transmet pas selon les spécialistes.

Traitement gratuit et accessible

Une toux persistante, un manque d’appétit associé à la perte du poids sont autant de signes particuliers que présentent généralement les tuberculeux. En plus de ces signes, d’autres malades développent des fièvres, sentent la fatigue de façon permanente avec de la  sueur nocturne. Celui qui constate ces symptômes « doit vite chercher un centre de santé pour se faire dépister », prévient Dr Barnabas Coulibaly, assistant suivi et évaluation à Catholic Relief Services  Mali (CRS-Mali).

Toutefois, le dépistage et les autres prises en charge des personnes atteintes de la tuberculose sont, en général, gratuits et accessibles dans tous les centres de soins du pays, à en croire Barnabas Coulibaly.

La détection de la tuberculose nécessite la radiographie ou d’autres examens médicaux. La forme extrapulmonaire est détectée à travers l’examen de crachat. En somme, il faut au moins 6 mois de traitement pour guérir de la tuberculose, quelle que soit la forme. Mais à 15 jours de traitement régulier, le patient n’est plus contagieux, expliquent des professionnels de la santé. Néanmoins, certains cas échappent à cette règle. C’est ce que les spécialistes qualifient d’« échec thérapeutique ».

L’échec thérapeutique intervient quand les germes de la maladie résistent aux médicaments prescrits.  Ce qui est appelé « multirésistant  antituberculeux », selon le professeur Toloba.

Assistance psychosociale

« Il y a 7 formes de tuberculose qui résistent au traitement habituel », ajoute-t-il. Pour ces cas-là, le directeur du service de pneumologie du CHU du Point G affirme que le régime sera réorienté après diagnostic. Ce qui peut rallonger le traitement de 9 à 21 mois. Dans tous les cas, les médecins conseillent aux patients la prise régulière des médicaments.

Le traitement de la tuberculose multirésistante nécessite non seulement l’association des efforts de l’équipe médicale, mais aussi des proches du patient. Ce dernier a besoin du soutien familial et de l’assistance psychosociale de son entourage. « Le taux de réussite du traitement chez les patients compris entre 60 et 75% démontre la complexité et la grande résistance de cette souche aiguë du mycobacterium tuberculosis », conclut le professeur Yacouba Toloba.

Source : Benbere

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