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Au Mali, la Légion sur son terrain favori, face aux jihadistes

Des islamistes dans le nord du Mali, en août 2012 (Photo  AFP)

Des islamistes dans le nord du Mali, en août 2012 (Photo AFP)

ADRAR DES IFOGHAS (Mali) – Adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali. 50 degrés, sans ombre, dans un décor lunaire de sable et de pierre noire. Les légionnaires du 2e REP avancent à pied pour s’assurer du contrôle des hauteurs et sécuriser la piste en contrebas.
Dès le début de l’opération française, ils ont été engagés dans cette zone inhospitalière pour déloger les combattants islamistes qui s’y étaient retranchés. Ils ont progressé des journées entières sous la chaleur étouffante, la mitrailleuse 12.7 mm sur le dos, et fait le coup de feu contre les jihadistes.

Au Mali, la Légion étrangère a retrouvé son terrain préféré. Le désert, la rocaille, le sable. Comme elle affrontait autrefois les djebels algériens ou les hauts plateaux de Djibouti. Avec les hommes de l’infanterie de marine et des Forces spéciales, les légionnaires ont ratissé la zone pendant plusieurs semaines, détruit les caches de vivres et d’armes des jihadistes.

 

Ils y ont affronté des combattants déterminés, qui s’accrochent au terrain et préfèrent mourir que se rendre. Avec le sentiment d’appartenir à une troupe à part, avec une spécificité forte qui les distingue des autres forces armées. « J’ai 13 ans de Légion, 13 ans au 2e REP. Et c’est pas la même chose », confie un lieutenant d’origine belge.

Le 2e Régiment étranger de parachutistes basé à Calvi (Corse), c’est la crème de la Légion. Le 19 février, un para du 2e REP, l’adjudant Harold Vormezeele, a été tué lors d’une mission de reconnaissance dans les Ifoghas.

33 ans, engagés à 19, et 14 ans au service de la France.

Ici, le sable, la poussière, pénètrent partout, et il faut charrier ses cinq à huit litres d’eau pour s’hydrater dans la journée. Les légionnaires fonctionnent mieux à l’économie que d’autres. Ils savent qu’il faut s’économiser. On boit peu, on parle peu, on avance.

Les officiers sont Français, les légionnaires de dizaines de nationalités différentes. Des Européens, des Asiatiques, quelques Africains. Les Slaves ou les Sud-Américains s’interpellent dans leur langue maternelle. L’un d’entre eux concède qu’il est Brésilien, qu’il a grandi dans une favela. Pas un mot en revanche sur les raisons qui l’ont conduit à s’engager. Et on ne demande pas à quelqu’un pourquoi il est entré dans la Légion étrangère. Plus disert, un Italien, tatoué jusqu’au cou, raconte qu’il est passé de l’armée italienne à la Légion.

La plupart ont servi en Afghanistan et sur tous les théâtres où la France a engagé récemment des troupes. Ils sont aguerris, capables de sécher des heures au soleil. Beaucoup pourtant ont connu au Mali ce pour quoi ils se sont parfois entraînés pendant des années : leur premier saut tactique en opération. Sauter en parachute pour aller combattre. Et ils l’ont fait face à des ennemis qui se battent jusqu’au bout, des jihadistes contre lesquels l’armée tchadienne engagée comme eux dans les Ifoghas a perdu fin février plus de 25 hommes.

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