La France a annoncé lundi avoir achevé le retrait de ses troupes du Mali avec le départ du pays des derniers soldats de l’opération « Barkhane ».
Le gouvernement allemand a fait état, mercredi 16 août, de la « présence présumée de forces russes en uniforme » dans la ville malienne de Gao, juste après le départ, lundi, des derniers soldats de l’opération « Barkhane ». La présence de forces russes a été détectée dès le départ des soldats français, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des affaires étrangères.
Une présence russe dans cette zone « modifierait l’environnement de la mission », a prévenu, sans plus de précisions, ce porte-parole. Gao abrite notamment un contingent de soldats allemands, non loin de l’ancienne base occupée par les Français.
L’ambassadeur d’Allemagne au Mali a directement pris contact avec le ministre malien des affaires étrangères à ce sujet. Le gouvernement allemand est également en contact avec les Nations unies. Berlin a notamment « connaissance » de la présence d’un avion qui pourrait avoir été remis au Mali par la Russie, lequel était en service à l’aéroport de Gao lundi.
« Nous avons des informations selon lesquelles environ vingt à trente personnes, qui ne peuvent pas être attribuées aux forces armées maliennes, ont été vues dans un hangar en train de charger et de décharger cet avion », a précisé une porte-parole du ministère allemand de la défense, ajoutant que ces éléments faisaient l’objet d’un « examen approfondi ».
C’est un « avion d’entraînement et de combat terrestre de type L-39 », livré par la Russie aux Maliens, souligne l’armée allemande dans une lettre, dévoilée mardi par l’hebdomadaire Der Spiegel, adressée aux commissions des affaires étrangères et de la défense du Bundestag, la chambre basse du Parlement.
Une présence militaire française divisée par deux
Poussés vers la sortie par une junte malienne hostile, les Français ont transféré au cours des six derniers mois toutes leurs emprises à l’armée malienne. Au total, la France a dû sortir du Mali quelque 4 000 conteneurs et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violence, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.
Du côté français, la présence militaire au Sahel sera divisée par deux d’ici à la fin de l’année, soit 2 500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d’une base aérienne à Niamey et l’appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N’Djamena, et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabée.
En revanche, les forces françaises ne mèneront plus de missions – et ne pourchasseront plus d’activistes armés – en territoire malien une fois le retrait achevé, avaient précisé les responsables français.
Plus de 2 000 civils ont été tués au Mali, au Niger et au Burkina Faso depuis le début de l’année, selon les calculs de l’Agence France-Presse, effectués à partir d’une compilation de l’ONG spécialisée Acled. En neuf ans de présence au Sahel, l’armée française a perdu 59 militaires.