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Au Liban, la circulation routière est devenue tendance sur le net

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Depuis quelques semaines, les sites internet et applications dédiés à l’état des routes et à la circulation au Liban rencontrent un grand succès. La multiplication des attentats à la voiture piégée, mais également la constance des embouteillages autour de Beyrouth expliquent cet engouement pour ce type de services aux automobilistes. Le Centre de gestion des embouteillages au Liban, désormais présent sur Twitter, a convaincu la majorité des Libanais, notamment au moment des tempêtes de neige, début décembre.

C’est un phénomène très certainement lié à la dégradation de l’état de la sécurité et à la multiplication des attentats à la voiture piégée au Liban depuis le début de l’été dernier. La priorité pour les automobilistes est de savoir quelle route est praticable et laquelle n’est pas recommandée en raison d’un accrochage armé entre deux groupes par-ci, ou d’un incident sécuritaire par là. Certaines applications sur Smartphone, comme Ma2too3a (cela signifie «coupé» en arabe) ou kif al-seir («comment est la circulation ?») fournissent ce type d’information.

Il y a aussi une raison plus directe et plus classique : les embouteillages monstres qui bloquent parfois pendant des heures les principales artères de Beyrouth et les bouchons sur les autoroutes du pays. Le Liban compte 1,4 million de véhicules pour 4,5 millions d’habitants et un réseau routier peu développé.

Le Centre de gestion des embouteillages sur Twitter

Parmi ces sites, il y a le Centre de gestion des embouteillages au Liban. Et c’est le plus efficace de tous. Il existe depuis un certain temps, mais le grand public l’a découvert il y a seulement quelques semaines, lors de la tempête de neige exceptionnelle qui a frappé le pays, début décembre. Ce centre relève du ministère de l’Intérieur. Il a donc à sa disposition des moyens importants : des dizaines de caméras de surveillance installées dans la région du Grand Beyrouth, c’est-à-dire dans un rayon de 8 kilomètres autour de la capitale, des agents de la circulation, des patrouilles de police.

Ce centre propose aux Libanais un suivi en temps réel de l’état des routes pour les aider à éviter les bouchons, ou les routes coupées lors des tempêtes ou des attentats. Le pays a été frappé par six attentats meurtriers à la voiture piégée en l’espace de six mois. Il suffit donc de suivre sur Twitter, le centre de gestion des embouteillages pour recevoir en temps réel des informations et des photos. Un mois après son lancement, début décembre, le compte a déjà 15000 followers. Ses tweets sont relayés par l’Agence nationale d’information, un organisme public, et par les sites d’informations privés les plus fréquentés du pays. L’impact est donc énorme. L’expérience est un franc succès ; à un point tel que les internautes considèrent dans leurs commentaires sur les réseaux sociaux qu’il s’agit de la réalisation la plus importante des autorités depuis des années.

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